Depuis quelques dizaines d’années, les États votent des lois restrictives concernant le tabac. Interdiction de fumer dans les lieux publics, augmentation du prix des paquets de cigarette, tous les moyens sont bons pour tenter de faire réduire la consommation de tabac. Des études montrent que depuis les années 80, les lois restrictives ont permis à la population de gagner deux années d’espérance de vie. Une étude à grande échelle, publiée dans The Lancet, s’est intéressée à l’influence de ces lois sur la santé des enfants.
Des lois positives pour la santé des enfants
Pour connaître l’influence de ses lois restrictives, les chercheurs de l’Université d’Edinburg ont mené des études en Europe et en Amérique du Nord. 2,5 millions de naissances et 250 000 hospitalisations pour une crise d’asthme ont été analysées par les équipes du Dr Jasper Been.
Après avoir mie en parallèle les dates mise en place des lois et le nombre de naissances, ils ont remarqué que le nombre de naissances prématurées a baissé de 10 %. Une véritable démonstration pour les pays où les lois anti-tabac sont trop laxistes ou inexistantes.
Les chercheurs se sont aussi intéressés aux crises d’asthme. En effet, le tabagisme passif est extrêmement délétère pour les enfants asthmatiques. Une étude publiée dans le journal Pediatrics montrait qu’un enfant asthmatique exposé à la fumée de cigarette avait deux fois plus de risque d’être réadmis à l’hôpital pour une nouvelle crise d’asthme dans la même année. Dans les zones protégées par les lois anti-tabac, les hospitalisations pour des graves crises d’asthme ont chuté de plus de 10 %.
Le tabagisme passif, un danger pour les enfants
Comme le constate les auteurs de l’étude, le problème, c’est que moins de 1/6ème de la population est concerné par ces lois. En somme, 40% d’enfants sont encore exposés au tabagisme passif à travers le monde. 160 000 en meurent chaque année et des milliers souffrent de handicap physique lié au tabagisme passif.
Le tabagisme passif est extrêmement dangereux pour les enfants. Lorsqu’une femme enceinte est exposée au tabagisme passif, son enfant encourt de grands risques. Les risques de naissances prématurées ou d’avoir un enfant mort né augmentent en cas d’exposition. L’enfant peut naitre avec un faible poids et avoir un développement cérébral amoindri. Les risques de mort subite, de cancer et de maladies respiratoires dans l’enfance sont également accrus.
Le Pr Aziz Sheikh, co-directeur de l’étude, espère que cette étude aura un impact : elle a « démontré le potentiel considérable que les lois anti-tabac offrent pour réduire le nombre de naissances prématurées et les crises d’asthme aigu. Les nombreux pays qui n’ont pas de législation de ce type devraient reconsidérer à la lumière de cette étude leur position sur cette importante question de santé publique ».