Le bio, arme anti-cancer, mythe ou réalité ? Sur cette question, les avis divergent. Une large étude sur 9 ans, publiée ce 27 mars dans l’édition en ligne du British Journal of Cancer (édité par Cancer Research UK), semble indiquer que manger bio ne protège pas du cancer en général.
8% de cancers en 9 ans
Des chercheurs de l’université d’Oxford (Royaume-Uni) ont interrogé 600 000 femmes âgées de 50 ans et plus. Elles ont détaillé leur type d’alimentation, notamment si elles consommaient des aliments issus de l’agriculture biologique et à quelle fréquence. A l’aide des questionnaires de suivi, les chercheurs ont observé le lien entre leur régime et le taux des 16 formes de cancer les plus communes. Trois groupes ont été distingués : les femmes qui n’ont jamais mangé bio (30%), celles qui ont parfois mangé bio (63%) et celles qui mangent souvent ou systématiquement bio (7%). 50 000 femmes environ ont développé un cancer au cours du suivi.
9% des cancers liés à l’alimentation
« Nous n’avons trouvé aucune preuve que le risque de cancer chez la femme soit réduit si elle mangeait surtout bio », conclut le Pr Tim Key, auteur de l’étude. Pour le cancer en général, les chercheurs n’ont trouvé aucun lien entre la consommation de bio et une protection. Ils ont même observé une légère hausse du risque de cancer du sein et une réduction du risque de lymphome non hodgkinien. Ces associations peuvent toutefois être dues au hasard ou à d’autres facteurs.
Cette étude devrait apaiser les inquiétudes autour de l’agriculture traditionnelle, qui a recours aux pesticides. Le Dr Claire Knight, membre de Cancer Research UK, estime que « cette étude démontre à nouveau que manger des aliments issus de l’agriculture biologique ne réduit pas le risque global de cancer. Mais si vous êtes inquiets par rapport aux résidus de pesticides », ajoute-t-elle, « les laver avant de les manger est une bonne idée. » La scientifique précise que seuls 9% des cancers au Royaume-Uni sont liés à des facteurs alimentaires. La moitié de ces cas s’expliquent par une trop faible consommation de fruits et légumes. Une étude l’a récemment prouvé : les jeunes femmes qui en consomment beaucoup semblent mieux protégées que les autres.