C’est l’un de sujets majeurs des prochaines années mais les prétendants à l’élection présidentielle se gardent bien d’en parler. La sécurité sociale est au bord du gouffre. Et si rien n’est fait, les déficits cumulés de l'assurance-maladie sur la décennie 2000, proches de 80 milliards aujourd'hui, passeraient alors à 150 milliards. " On est allé au bout du déficit de la Sécurité sociale", a résumé Christian Babusiaux, magistrat à la Cour des Comptes, devant les représentants des principaux candidats. « Ils ne pourront pas dire qu’ils n’étaient pas au courant», commente le journal le Monde. Même avec un taux de croissance de 1%, des décisions radicales s’imposent.
A cela, une raison simple, précise le quotidien : l’augmentation du nombre de personnes âgées et donc de maladies chroniques. Maladies cardio-vasculaires, diabète, Alzheimer, cancers, la France compte 9 millions de personnes prises en charge à 100% dans le cadre de leur affection de longue durée (ALD). C’est deux fois qu’il y a quinze ans et, en 2020, la barre des 13 millions devrait être franchie. Or une personne en ALD consomme six fois plus de soins que le reste de la population.
Les experts sont formels : les plans d’économie successifs et les politiques de hausses de la fiscalité ont atteint leur limite. Et toutes le mesures avancées pour réduire les coûts ou encourager la prévention n’auront d’effet qu’à long terme.
C’est donc un autre modèle qu’il faut préparer. Et là encore, les spécialistes regardent du côté de l’Allemagne. Certaines propositions de cabinets-conseils font froid dans le dos. Limitation du nombre d’entrées en ALD, désengagement du régime obligatoire sur l’optique et le dentaire ou encore suppression de la prise en charge des indemnités journalières en cas de maladie, des sacrifices vont s’imposer aux Français. Mais sur ce sujet, constatent les journalistes du Monde, la candidats restent muets.