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Agriculture

L'affaire Giboulot pointe les dangers des pesticides sur la santé

Par la rédaction

Le viticulteur bio a été condamné à payer 1000 euros d'amende, dont 500 euros avec sursis, pour avoir refusé de traiter ses vignes avec des pesticides. 

Arne Dedert/AP/SIPA
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Emmanuel Giboulot a été condamné ce lundi par le Tribunal correctionnel de Dijon à une peine de 1 000 euros, dont 500 euros avec sursis. Il lui est repproché de ne pas avoir utilisé de pesticides sur ses vignobles, alors que le préfet l'avait imposé en juin 2013 après la découverte de foyers de la flavescence dorée, maladie très contagieuse de la vigne.
Le viticulteur avait refusé tout traitement sur ses 10 hectares de terrain près de Beaune, en Bourgogne, considérant qu'ils allaient à l'encontre des « équilibres biologiques », principe fondamental de l'agriculture biodynamique, agriculture sans utilisation de pesticides ni d'engrais, qu'il applique depuis des années. «Je ne me sens pas du tout coupable, c'est intolérable aujourd'hui d'être obligé de se masquer, d'être dans la peur quand on assume une position», a déclaré Emmanuel Giboulot en annonçant qu'il allait faire appel de ce jugement. 

 

Une maladie mortelle pour les vignes

La flavescence dorée est une maladie extrêmement contagieuse et mortelle pour la vigne, véhiculée par un insecte, la cicadelle. L'affaire a donc suscité une polémique au sein des autres viticulteurs qui repprochent à Emmanuel Giboulot de faire de la mauvaise publicité aux vins de la région. Le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne a affirmé dans un communiqué que «cette affaire était désormais close. La profession préfère se concentrer sur la lutte contre la flavescence dorée, qui reste un enjeu majeur pour le vignoble bourguignon.»

 

De nombreuses études sur la toxicité des pesticides

Ce n'est pas la première fois que la dangerosité des pesticides est évoquée. 1 200 médecins anonymes ont lançé un appel le 30 janvier dernier pour dénoncer les dangers sanitaires des pesticides et réclamer plus de fermeté, invoquant la maladie de Parkinson, le cancer de la prostate, du sang, les malformations congénitales, mais également l’obésité ou même l’infertilité.

Les pesticides altéreraient donc la fertilité en diminuant considérablement la quantité de spermatozoïdes des Français. Une étude avait été menée à ce sujet par la revue Reproduction, et les résultats montraient que la concentration en spermatozoïdes avait subi une baisse continue de 1989 à 2005, de l'ordre de 1,9%. Les régions les plus touchées par cette baisse étaient principalement agricoles.

Le controversé Pr Gilles-Eric Seralini avait quant à lui mené une étude avec ses collègues de l'université de Caen selon laquelle les pesticides seraient 1 000 fois plus toxiques qu'estimé et que la dose journalière admissible pour les pesticides devait être revue à la baisse.