La Haute autorité de santé vient de publier des recommandations médicales sur les césariennes...
En clair, elle fait le tri entre les bonnes et les mauvaises raisons de programmer une césarienne.
Ce qui signifie que beaucoup de césariennes sont ce que l’on pourrait appeler des césariennes de confort ?
C’est évidemment l’idée qui vient immédiatement à l’esprit. Mais en fait, la France est loin de faire figure de mauvais élève en la matière. 20% des enfants naissent aujourd’hui par césarienne. Ce qui nous place en-dessous de la moyenne de l’OCDE qui est à 25%. Après parmi toutes les césariennes, la moitié et pratiquée en urgence et l’autre moitié est programmée.
Donc, la HAS a voulu préciser dans quel cas la programmation est justifiée ?
Exactement ! Alors, ce n’est pas la première fois que les médecins se penchent sur cette question mais s’il fallait revoir ces recommandations, c’est parce que les choses évoluent. En fait, de plus en plus souvent, l’accouchement par voie basse est possible. Par exemple, il y a dix ans, si une femme accouchait par césarienne de son premier enfant, les autres accouchements étaient forcément des césariennes programmées. Aujourd’hui, deux césariennes n’en déclenchent pas forcément une troisième.
Et pour les jumeaux ?
Là aussi, les recommandations sont moins strictes. C’est vraiment du cas par cas. Même chose pour les bébés qui se présentent par le siège. Longtemps, c’était automatiquement une césarienne. Aujourd’hui, la position de la tête du bébé, la taille du bassin de la mère mais aussi l’avis de la future maman peuvent changer les paramètres.
« L’avis de la future maman» : vous voulez dire qu’elle peut choisir son mode d’accouchement ?
Pas totalement bien sûr mais elle a clairement voix au chapitre. Pour que la décision d’accoucher par voie basse ou par césarienne soit partagée par l’équipe médicale et la femme, la HAS recommande que cette question soit abordée le plus tôt possible. Elle vient d’ailleurs d’élaborer un document d’information sur la césarienne à destination des femmes pour qu’elles prennent leur décision en toute connaissance de cause.
Et si la femme refuse un accouchement par voie basse malgré l’information fournie ?
Elle en a évidemment le droit. Mais, le médecin doit essayer de comprendre pourquoi et de lever les malentendus, s’il y en a. Et si le médecin refuse de pratiquer la césarienne, la femme doit alors être orientée vers un autre médecin.
Références