111 morts. C'est le nombre de victimes de l'épidémie de fièvre hémorragique Ebola qui sévit actuellement en Afrique occidentale. Mais le plus effrayant, ce n'est pas ce chiffre. Pour s'en convaincre, il suffit de lire les propos des experts de l'OMS rapportés dans toute la presse. « Il s'agit de l'une des épidémies qui représente le plus de défis à laquelle nous sommes confrontés », a déclaré Keiji Fukuda, le vice-directeur général de l'Organisation mondiale de la santé. Elle est parmi « les plus effrayantes » jamais enregistrées depuis l'apparition de la maladie il y a 40 ans, rapporte le Parisien. « Nous sommes confrontés à une épidémie d'une ampleur encore jamais vue par la répartition du nombre de cas sur le territoire », a déclaré Mariano Lugli, coordinateur de Médecins sans frontières à Conakry.
Pourquoi de tels propos alarmistes ? Tout d'abord, parce que c'est la première fois que l'Afrique de l'Ouest est confrontée à une flambée de cette ampleur, contrairement à l'Afrique centrale, qui a connu des épidémies meurtrières depuis la découverte de ce virus en 1976. Ensuite, « la tendance et la propagation de l'infection » inquiètent. Selon Stéphane Hugonnet, un expert médical de l'OMS qui vient de rentrer de Guinée, « il y a un risque que d'autres pays soient infectés, donc, nous devons à tout prix rester vigilants ».
Par ailleurs, comme l'indique le site Internet de RFI, c'est la souche la plus virulente du virus, appelée la souche Zaïre, qui sévit actuellement en Guinée et dans les pays limitrophes. Résultat : le taux de mortalité est de l'ordre de 60 à 90 %. Si les experts de l'OMS ne cachent pas leur inquiétude, c'est aussi bien évidemment parce qu'il n'existe aucun vaccin ni traitement contre le virus Ebola.