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Le risque de fracture compte pour la durée du traitement

Par le Dr Jean-Paul Marre

La durée optimale d’un traitement contre l’ostéoporose ne doit plus seulement dépendre de la mesure de la densitométrie osseuse mais aussi  du risque global de fracture. 

MOTS-CLÉS :

En direct de l’European Congress on Osteoporosis and Osteoarthitis (Bordeaux, 21-24 mars 2012)

Les personnes atteintes d'ostéoporose sont exposées à un risque de fracture de fragilité. Des traitements existent mais pendant combien de temps les patients doivent-ils les suivre ? Au congrès européen de l’ostéoporose, l’ECCEO, les spécialistes ont tenté de dégager un consensus.

En se basant sur les études  qui ont permis aux différents médicaments de cette classe d’obtenir leur autorisation de mise sur le marché, leur prescription devrait être comprise entre trois et cinq ans. Or l’expérience prouve les durées sont souvent plus longues. Raison invoquée, la fin d’une première séquence de traitement, la mesure de la densité osseuse, réalisée en densitométrie osseuse, montre que le traitement n’a pas permis à de nombreux malades de repasser au dessus du seuil qui définit une ostéoporose.

Mais cette prolongation de la durée du traitement est efficace pour réduire le risque de fracture ? Cela est probable, mais les preuves sont actuellement assez pauvres. Est-ce qu’il y a un risque pour la santé à prolonger ce traitement ? Des surveillances instaurées sur des groupes de malades semblent montrer que les risques sont assez faibles au regard des bénéfices, en tout cas pour une durée de moins de 7 ans.

Les experts conseillent donc désormais de ne pas se baser seulement sur la densitométrie osseuse obtenue après cette première séquence de traitement pour prendre une décision, mais plutôt sur le risque global de fracture. Si le risque est faible, ils conseillent d’interrompre le traitement au terme de ces 3 à 5 ans et surveiller le malade au cours de ce qu’ils appellent des « vacances thérapeutiques ». Le traitement initial ou un autre sera repris ultérieurement si le risque augmente. Si le risque reste élevé au terme de la première séquence de traitement, les experts conseillent de prolonger ce traitement, soit avec le même médicament, soit avec un autre.

Un élément critique ressort cependant : une valeur basse de la densité osseuse au col fémoral semble être un argument très fort pour poursuivre le traitement de toute façon.