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Coût des médicaments

Hépatite C : les médecins se battent pour le traitement pour tous

Par Sandrine Chauvard

Les nouveaux médicaments de l’hépatite C coûtent cher, ce qui pose un problème d’accès au traitement. Mais leur efficacité est telle qu’ils pourraient conduire à l’éradication de la maladie.  

SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA

Une révolution thérapeutique, qui a un prix. Les nouveaux traitements de l’hépatite C sont très efficaces mais également très chers. Alors faut-il traiter tous les malades, c’est ce qui fait débat au sein des hépatologues, réunis cette semaine en congrès à Londres. Ces molécules permettent de guérir les malades dans plus de 90% des cas. De plus, ce sont des comprimés par voie orale, très bien tolérés alors que les précédents traitements se faisaient par injection et présentaient de nombreux effets indésirables. La durée du traitement est également plus courte, de 3 à 6 mois, contre 12 à 24 mois précédemment. Ils présentent donc uniquement des avantages. Mais il y a un bémol, et de taille, leur prix.

Un coût correspondant au budget des hôpitaux de Paris
En France, il faut compter 56 000 euros par patient. Or on estime qu’environ 250 000 personnes sont atteintes d’hépatite C. Et même si on ne traitait que la moitié des malades, le coût correspondrait au budget de l’Assistance publique de Paris (AP-HP) pour 2014. A l’heure où le gouvernement cherche à faire des économies, cela fait désordre.
Des médecins ont cherché à savoir si le traitement pouvait être coût-efficace. Ils ont utilisé pour cela un modèle mathématique. Les résultats, présentés au congrès de Londres, montrent que le traitement est coût-efficace uniquement pour les patients atteints de forme modérée à sévère.

Vers une éradication de la maladie
Pour autant, les médecins ne semblent pas vouloir se résigner car l’efficacité des traitements est telle que l’éradication de la maladie est en vue. D’ailleurs, une étude présentée au congrès de Londres, menée par des statisticiens et des épidémiologistes de 15 pays, montre que si l’on augmentait le taux de dépistage et de traitement, on pourrait réduire de 90% la population infectée en 2030.
Et pour y arriver, tout l’enjeu est d’arriver à faire baisser le coût de ces nouveaux traitements. Or il n’y a pas aujourd’hui de génériques disponibles. Une des solutions, avancée par certains experts, serait de pouvoir s’opposer au brevet du laboratoire fabricant, afin que des pays comme l’Inde ou le Brésil puisse produire des génériques.

La question des coûts est d’autant plus importante que 85 % des 170 millions de malades dans le monde se trouvent dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, comme la Chine, l’Inde, l’Egyte ou encore l’Indonésie.