Près d'un Français sur deux (45 %) prend un médicament tous les jours. Les récentes afffaires, dont celles du Mediator, ont-elles altéré la confiance des patients vis-à-vis des produits pharmaceutiques ? Oui, si l'on en croit les résultats de l'Observatoire sociétal que publie ce jeudi et pour la 4ème année consécutive, l’organisation professionnelle fédérant les entreprises du médicament, le Leem.
L'étude Ipsos (1) met cette année en évidence un sentiment général de défiance des Français. Tous les secteurs économiques sont éprouvés par cette crise. 8 Français sur 10 déclarent que l’on est jamais trop prudent quand on a affaire aux autres.
Ce climat n'épargne pas le secteur du médicament. Par rapport à 2013, l'indice de confiance concernant les laboratoires perd 5 points (57 %). Cette chute semble plus maîtrisée que dans d'autres secteurs: - 15 points dans l’agro-alimentaire ( 38 %) et - 13 points pour la grande distribution (39 %). Néanmoins, l'image du médicament a pris un coup sévère en un an. 75 % lui font encore confiance aujourd'hui mais ils étaient 87 % en 2013.
Une baisse de confiance à laquelle aucun médicament n’échappe
Tous les types de médicaments son affectés par cette remise en cause. Cependant, la caution médicale reste un atout important. 88 % des personnes interrogées déclarent avoir confiance dans les médicaments prescrits par un médecin contre 66 % pour ceux délivrés sans ordonnance. De même, la marque reste une référence avec un indice de confiance de 83 % par rapport aux génériques (66 %).
71 % des gens intéressés par les effets secondaires
La sécurité des molécules est, bien évidemment, au centre des préoccupations des Français Par exemple, les effets secondaires concentrent à eux seuls une grande partie de leur inquiétude : 47 % seulement considèrent qu’ils sont mieux maîtrisés, soit une baisse de 11 points par rapport à 2013. Enfin, 23 % des adultes estiment que le niveau de sécurité a baissé et 76 % déclarent être mal informés.
« Quand on les interroge sur les informations qui les intéressent le plus personnellement sur les médicaments, ils citent spontanément les effets secondaires (71 %) et les contre-indications (58 %). L’efficacité arrive loin derrière (15 %), preuve qu’elle n’est pas remise en cause par une majorité des Français », nuance Ipsos et le Leem dans un communiqué. Selon les auteurs de ce sondage, c’est l’accumulation des polémiques sur le médicament depuis plusieurs années en France qui a fini par entraîner une méfiance dans la population, avec des interrogations sur la capacité du système de santé à contrôler efficacement le médicament.
(1) Réalisée entre le 24 février et le 3 mars 2014 sur 1017 individus représentatifs de la population nationale