L’homme de 32 ans était technicien dans un laboratoire de recherche en chimie. Il était au contact quotidien d’un appareil, qui selon lui, a provoqué son électrosensiblité. En 2011, il doit arrêter son activité professionnelle. Le statut de maladie professionnelle lui est refusé, en revanche, la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) de l’Essonne lui accorde le statut de travailleur handicapé. Et pour la 1ère fois en Fance, elle lui octroie une aide financière. Selon la MDPH, cette décision a été prise car le dossier était étayé par des témoignages très crédibles du corps médical, ne laissant aucun doute sur la réalité de la maladie, équivalente à un taux d’incapacité de 80%. Récemment, une femme d'Indre et Loire avait également été reconnue comme travailleur handicapé par la MDPH.
Une aide sur trois ans
Cette aide financière doit permettre au jeune homme d’aménager son domicile et de se protéger personnellement. Dans une interviewé qu’il a accordé au Journal de l’environnement, il a déclaré avoir acheté du matériel de mise à la terre, pour évacuer vers la terre la charge électrique dans le milieu ambiant. Il a également acheté un système de reconnaissance vocale lui permettant de rester éloigné de son ordinateur, ainsi qu’un baldaquin anti-ondes pour son lit. Il a aussi investi dans du tissu anti-ondes pour se couvrir lorsqu’il sort de chez lui. S’il n’a pas souhaité révéler le montant de cette aide, l’homme a indiqué qu’elle lui permettait de couvrir environ 75% de ses besoins en matériel. En plus d’une aide ponctuelle, il touche une aide mensuelle pour le matériel à renouveler, et cela sur une durée de trois ans. Le jeune homme vit désormais comme un ermite et souhaite trouver un travail qu’il pourrait effectuer de chez lui.
La France mène l'enquête sur les ondes
Pour le moment, la communauté médicale est divisée sur l'électrosensibilité. Si la Suède reconnaît cette pathologie et la considère comme un handicap, en France, ce n'est pas le cas, malgré ces deux cas récents. Cependant, une étude clinique a été lancée en 2012 suite au Grenelle des ondes. Et une vingtaine de centres prenant en charge des électrosensibles participent à cette étude. L' Anses a elle aussi lancé une étude sur le sujet, dont les résultats sont attendus pour la fin de l'année. Selon le dernier rapport de l’Anses publié en octobre dernier, les radiofréquences émises par les téléphones portables et les box wifi n’ont pas d’effet sanitaire avéré, mais le risque de tumeur cérébrale à long terme pourrait être augmenté chez les utilisateurs intensifs de mobile.