En France, la mastectomie devient une solution de plus en plus prisée par les femmes victimes d'un cancer du sein. L'inconvénient de cette méthode est que les coûts annexes sont très élevés et ne sont souvent pas pris en charge par la Sécurité sociale. Mais, l’influence de ces frais supplémentaires sur la décision de faire une reconstruction mammaire n'est pas connue. La ligue contre le Cancer a donc décidé de lancer une vaste enquête nationale auprès des malades pour connaître les répercussions de ce reste à charge.
Perruque, prothèses... des frais en plus
Dans son rapport pour l’année 2013, l’Observatoire Sociétal des Cancers définit ce que sont les restes à charge, ils « correspondent aux frais de santé qui ne sont pas remboursés aux usagers ». Même si les frais liés au cancer du sein sont remboursés à 100% par la Sécurité Sociale, des frais supplémentaires échappent à ce système. Les soins de confort (médicaments contre les effets secondaires), les aides à domicile, les dépassements d’honoraires, les frais liés aux prothèses ainsi qu’aux perruques sont les dépenses les plus souvent évoquées par les patients victimes d’un cancer.
Le problème des « restes à charge » touche une grande partie des victimes de cancer. Une enquête du Dispositif d’Observation pour l’Action Sociale (DOPAS) révèle que 47% des personnes atteintes d’un cancer ont eu à payer des frais cachés dont 8% des frais importants. Pour 2/3 des personnes, ces frais s’élèvent à plus de 1000 euros.
Concernant les femmes victimes de cancer du sein, l’influence des frais à charges reste difficile à évaluer.
Une étude pour mesurer l'impact financier et psychologique
Depuis lundi et jusqu’au 15 juin, les femmes sont appelées à témoigner pour permettre à la Ligue contre le Cancer de comprendre les difficultés que rencontrent les femmes face à ses frais. La Ligue a défini trois objectifs clairs pour cette enquête nationale. Elle cherche à « faire un état des lieux des difficultés rencontrées par les femmes ayant eu une mastectomie et chiffrer les « restes à charge » qui en découlent ». En outre, les témoignages permettront d’évaluer s'il existe des inégalités d’accès à la chirurgie reconstructrice. La Ligue espère pouvoir évaluer « l’impact financier et psychologique des « restes à charge » sur le choix des femmes ».
Grâce aux résultats, la Ligue contre le Cancer pourra proposer de nouveaux dispositifs de prise en charge financière et ainsi permettre à toutes les femmes victimes d’une cancer du sein de recevoir le même traitement face à la maladie.
Cette étude concerne les femmes ayant eu une mastectomie à la suite d’un cancer ou à titre préventif et avec ou sans reconstruction mammaire.