Des garanties de revenus pour les médecins, des bourses pour les étudiants, des maisons de santé... Un an après le lancement du Pacte "territoires santé", Marisol Touraine dressait il y a quelques semaines le bilan de ces mesures anti- déserts médicaux. « Concernant les douze engagements, les premiers résultats du bilan sont très encourageants. Ils doivent conduire à intensifier l’action de tous pour un meilleur accès aux soins », indiquait ainsi la ministre de la Santé. Car la tâche qui consiste à rendre ces territoires plus attractifs aux yeux des praticiens est loin d'être achevée. La preuve dans le Loiret (45) où le Conseil général a décidé de faire appel aux médecins retraités du département afin de pourvoir les postes vacants au sein de ses services de santé.
3800 € par mois, plus une prime de 1500 €
Selon le site web « Senior actu », ce dispositif inédit a été lancé le 17 avril. Il permettra de recruter de jeunes médecins libéraux retraités, qui souhaitent poursuivre, quelques heures par mois, leurs activités professionnelles au sein des services publics du département. « Prise en charge des personnes âgées et handicapées, consultations de nourrissons, visites médicales dans les écoles..., voici quelques-unes des missions que devront assurer ces jeunes médecins retraités pour veiller à la continuité du service public et à la qualité des soins que méritent les Loirétains », précisent les autorités locales.
En échange, le département dirigé par le sénateur Éric Doligé (UMP) leur propose soit des vacations payées 45 euros de l’heure, soit des contrats à temps partiel ou à plein temps, rémunérés au maximum 3 800 euros brut par mois, plus une prime de 1 500 euros.
Le nombre des médecins retraités exerçant a explosé
Pour le Conseil général du Loiret, cette initiative était "nécessaire" tant la "pénurie" de médecins est "grande". Pour le moment, le département n’a réussi à employer que 12 médecins au sein de ses services, au lieu des 25 nécessaires. Le tout dans une région Centre qui se positionne toujours au 2ème rang des régions les plus en manque de médecins, et au 3ème rang de celles à plus forte diminution de médecins spécialistes.
Pour rappel, selon les derniers chiffres du Conseil national de l'ordre des médecins (CNOM), qui a publié récemment l'édition 2013 de son Atlas national de la démographie médicale, le nombre de ces médecins retraités qui continuent de travailler, même moins qu’auparavant, a été multiplié par trois en six ans, passant de 2 750 à 10 952 en France. Ils seraient ainsi près de 20 % à avoir toujours une activité malgré leur retraite, avec une moyenne d'âge de 68,6 ans.