Lors de sa déclaration de politique générale le 8 avril dernier, le Premier ministre est revenu sur le plan de redressement des finances publiques. En ce qui concerne le domaine de la santé en particulier, le plan d’économies sera d’un montant de 10 milliards d’euros entre 2015 et 2017. Le gouvernement devrait présenter un projet de loi de finances rectificatives (La Loi de financement de la Sécurité sociale pour 2014 (LFSS 2014) prévoyait déjà 8,5 milliards d’économies) « au début de l’été » incluant les économies supplémentaires demandées à l’Assurance maladie. Mais le syndicat des entreprises du médicament (Leem) n’a pas attendu cette échéance pour faire part de son mécontentement.
Le syndicat du médicament veut une nouvelle donne
En effet, dans un récent communiqué, le Leem a alerté le Premier ministre sur « les conséquences des mesures de régulation prises ces trois dernières années en matière de maîtrise des dépenses de santé ». Pour la troisième année consécutive, l’industrie du médicament connaît une contraction de son chiffre d’affaires. Ces pressions sont démesurées pour le président du Leem, Patrick Errard, qui rappelle que le médicament « ne représente que 15 % des dépenses d’assurance maladie » mais « supporte depuis trois ans plus de la moitié des efforts d’économie imposés par le législateur dans le cadre de la LFSS ».
L’industrie du médicament fragilisée
Conséquence, « une fragilisation de l’industrie du médicament » ainsi que la compromission lourde de « l’attractivité de la France pour les investissements en santé ». Pis, selon le Leem, le système entretient la récession. En 2014, les prévisions font état d’une décroissance d’environ - 1,5 % du marché remboursable, contre - 2,3 % en 2013. En conclusion, le Leem en appele à une « nouvelle donne » et considère que « seules des réformes de fond permettront de concilier les enjeux de santé avec la pérennité du système de protection sociale ». L’industrie du médicament emploie actuellement 100 000 personnes en France.