Des chercheurs de la faculté de médecine de l’université de Stanford viennent d’effectuer d’intéressantes observations, sur modèle animal, concernant le cancer de la vessie. L’étude qu’ils ont menée vient d’être publiée dans la revue Nature Cell Biology. Les scientifiques voulaient comprendre l’origine des tumeurs malignes de la vessie ainsi que la façon dont elles se développent dans les tissus sains.
À cette fin, ils ont mené des études sur des souris, des modèles qui permettent une comparaison avec le cancer invasif de la vessie chez l’homme. Résultat, les cancers invasifs de la vessie étendus à la paroi musculaire de l’organe se développent à partir d’une seule lignée de cellules souches. Chez la souris, le cancer aurait pour origine une unique cellule souche, laquelle engendrerait progressivement des clones jusqu’à coloniser le tissu qui recouvre la vessie, générant ainsi une lésion comparable à une tumeur humaine, selon les chercheurs. Par ailleurs, il a également été observé que le profil des cellules cancéreuses par la suite diffère considérablement de la cellule défectueuse à l’origine du cancer.
Une nouvelle approche thérapeutique
Ces observations pourraient ouvrir de nouvelles perspectives dans le traitement du cancer de la vessie. Notamment, elles permettent de fournir une explication au fait que les cancers de la vessie récidivent fréquemment. « Ainsi, même lorsque les tumeurs invasifs sont retirées chirurgicalement, la lignée cellulaire défectueuse est toujours présente et maintient une haute probabilité de progression du cancer », a déclaré Philip Beachy, l’un des rapporteurs de l’étude. Naturellement, les investigations doivent continuer avant qu’il ne soit possible de tirer des conclusions qui pourraient amener à revoir le traitement du cancer invasif de la vessie, notamment le fait de mieux cibler l’évolution de ce cancer.