Le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) est souvent associé à de piètres résultats scolaires. Les enfants atteints de ce trouble souffrent aussi davantage de troubles du langage. Une étude, parue ce 21 avril dans Pediatrics, montre qu’en effet, les écoliers avec TDAH et troubles du langage voient leurs performances altérées durablement.
Une équipe australienne a suivi deux groupes d’enfants âgés de 6 à 8 ans. Une partie souffrait de TDAH, l’autre a intégré un groupe de « contrôle. » Les chercheurs ont rapidement observé que « le risque de troubles du langage chez les enfants avec TDAH est presque trois fois plus élevé » que pour la population générale. Pourtant, seule une minorité des patients ont consulté un orthophoniste. Sur les 42% qui se sont rendus chez un professionnel du langage, la moitié a cessé avant le début de l’étude. « Cela pourrait s’expliquer par le fait que les symptômes du TDAH masquent les troubles du langage », soulignent les auteurs.
Un chevauchement génétique
Mais ne pas soigner les troubles du langage nuit durablement à la scolarité de ces enfants. L’étude souligne que « malgré la disponibilité de traitements pharmacologiques et comportementaux, ces enfants avec TDAH ont toujours de moins bons résultats académiques et sociaux sur le long terme. » Lecture, calcul et évaluation des compétences révèlent de vraies difficultés chez ces patients.
Difficile d’expliquer les raisons de cette co-existence au vu des résultats de cette étude. Les chercheurs supposent toutefois qu’il existe un chevauchement génétique entre les troubles du langage et le TDAH, sans établir quel trouble influence l’autre.
TDAH ou pas, les troubles du langage n’influencent que peu le comportement social des enfants. Que l’observation émane d’un parent ou d’un enseignant, aucune différence sérieuse n’est établie par rapport à la population générale. Au pire, plus de problèmes avec les camarades sont observés. « Il est possible que les enfants avec TDAH aient déjà un mauvais comportement social, à cause de facteurs autres que la maîtrise du langage, ce qui inclut les symptômes du TDAH et les comorbidités associés (comme les troubles du spectre autistique) », relativisent les auteurs.