L’augmentation du nombre de cas de chikungunya se poursuit en Guadeloupe ! La progression de cette maladie infectieuse tropicale transmise par des moustiques du genre Aedes est qualifiée « d'importante » par l'Institut de veille sanitaire (InVS): +12 % dans un bilan mis en ligne le 17 avril par l'Institut.
Ainsi, durant la deuxième semaine d’avril, on estime que 985 cas cliniquement évocateurs ont été vus en médecine de ville. Au total, 4710 cas de chikungunya vus par les médecins guadeloupéens de ville ont été estimés depuis le début de la surveillance.
Augmentation des passages aux urgences
Et cette « épidémie », comme la qualifient les épidémiologistes, touche aussi les vaste aires urbaines des Antilles. Au CHU de Pointe-à-Pitre, par exemple, l’augmentation du nombre de passages aux urgences pour suspicion de chikungunya se poursuit. Entre le 7 et le 13 avril, 48 cas ont été identifiés par le dispositif Oscour dont 34 pour des enfants de moins de 15 ans.
Et du côté de la préfecture de cette île, même constat. Au centre hospitalier de de Basse-Terre, on note en effet également une augmentation des passages aux urgences pour chikungunya. Ce nombre était de 9 pour chacune des deux dernières semaines et concernait des personnes âgées de 15 ans et plus.
En outre, ces cas de chikungunya peuvent parfois entraîner des hospitalisations pour complications. Depuis la mise en place du dispositif de surveillance épidémiologique intra-hospitalière, 33 patients avec une confirmation biologique pour le chikungunya ont été hospitalisés. Parmi eux, 4 cas sont classés en forme sévère, 14 cas en forme non-sévère de la maladie et 15 sont en cours de classification. Un décès chez une personne porteuse du virus chikungunya a été rapporté à ce jour. Ce décès est en cours de classement par les experts infectiologues.
Ainsi, au final, sur les 4 dernières semaines, du 17 mars au 13 avril, les communes les plus touchées en termes d’incidence cumulée sont dans l’ordre décroissant : Terre de Bas, Pointe à Pitre, Grand Bourg, Baie-Mahault, Petit Canal, Goyave, Les Abymes et Lamentin.
Déjà 16 000 cas en Martinique
Par ailleurs, d'autres territoires français sont eux aussi touchés par le chikungunya. L’île de Saint-Martin, l’île de Saint-Barthélemy, ou encore la Martinique sont toutes en « phase épidémique » depuis plusieurs semaines. Et dans ce dernier département d'outre-mer les compteurs s'affolent.
Durant la deuxième semaine d’avril 2014, le nombre de cas vus en consultation par les médecins généralistes de ville pour suspicion de chikungunya est estimé à 2560, soit 25 % d’augmentation par rapport à la semaine précédente.
Depuis la mise en place du dispositif de surveillance de l’infection virale par le réseau de médecins sentinelles, le nombre total estimé de personnes malades suspectées en Martinique, et qui ont consulté un médecin généraliste de ville, est de 16 000 !
Reste la Guyane, où les premiers cas autochtones ont été confirmés le 19 février 2014. Pour le moment, ce département reste toujours en « phase de transmission autochtone modérée. »