Le temps des remboursements sans limite ou presque par les mutuelles semble bien révolu. D’ici un mois, la ministre des Affaires sociales et de la santé devrait publier un décret qui fixera des plafonds de remboursements complémentaires. L’objectif, faire baisser les tarifs de soins, qui coûtent de plus en plus cher. Car on assiste depuis des annnées à un désengagement de la sécurité sociale sur ce secteur.
Si l'Assurance maladie prend en charge environ 80 % des frais hospitliers, elle ne rembourse aujourd'hui plus que 50 % des soins de ville, 30% des frais d'optique et à peine plus pour les prothèses auditives et le dentaires.
Résultat, les Français n'ont d'autre choix que de se tourner vers des complémentaires santé. Et se perdent bien souvent dans le dédale des grilles de cotisations et des différents taux de prise en charge. Certains contrats d'assureurs proposent une couverure sans limite, d'autres, comme les mutuelles, défendent l'idée d'un plafonnement de la prise en charge. Cette guerre des tarifs entre complémentaires pourrait conduire à une augmentation des tarifs et/ou à une sélection des risques dans la prise en charge.
Pour mettre un terme à cette spirale inflationniste, le gouvernement souhaite donc mettre en place des plafonds. Et cela va se faire progressivement, sur trois ans, afin d’éviter une baisse brutale. Ils vont concerner différents domaines comme l’optique, les prothèses auditives ou encore les médecins qui pratiquent des dépassements d’honoraires.
En ce qui concerne les lunettes, le montant maximum de remboursement serait ramené de 350 euros en 2015 pour les verres simples à 200 euros en 2018, au rythme de 50 euros par an. Et de 600 euros pour des verres complexes à 400 euros. Et le remboursement pourrait être limité à une paire de lunettes tous les deux ans. Ces nouvelles règles ne seront valables que pour les complémentaires santé proposant des contrats dits « solidaires et responsables », qui représentent aujourd’hui la quasi-totalité des contrats.
Etienne Caniard, président de la Mutualité française. « Cette mesure peut effectivement avoir un impact sur les prix, mais il ne faut pas que sa mise en place soit trop compliquée »
Alain Gerbel, président du syndicat d’opticiens FNOF. « Les organismes complémentaires vont obliger les Français à acheter des surcomplémentaires »