D'après de récents travaux d'une équipe de scientifiques américano-suédoise publiés dans la revue International Journal of Epidemiology, l'autisme de l'enfant aurait un lien avec l'âge des parents. Des parents plus âgés seraient en effet plus susceptibles d'avoir un enfant qui développe un trouble du spectre autistique (TSA) que de jeunes parents. Pour parvenir à cette conclusion, des chercheurs de l'Université Drexel (Philadelphie) et de l'Institut Karolinska (Suède) ont mené l'étude sur un vaste échantillon de 417 303 enfants, avec et sans déficience intellectuelle. Les scientifiques ont bien pris en compte les facteurs de confusion, tels que le revenu de la famille ou les antécédents psychiatriques de chaque parent. Puis, ils ont pratiqué un dépistage « large » du TSA.
Un risque plus élevé avec une mère de plus de 30 ans
Résultat : les enfants nés de parents âgés de plus de 30 ans ont davantage de risques d'être atteint d'autisme que ceux conçus par des parents jeunes. Par exemple, un enfant dont le père a 45 ans à sa naissance a 3,5 fois plus de risque de souffrir d'autisme et 13 fois plus de probabilité d'avoir des troubles de l'attention qu'un enfant dont le père a 24 ans à sa naissance.
« Notre étude confirme que, chez les hommes, le risque de concevoir un enfant atteint de TSA augmente linéairement avec l'âge durant toute la vie. Mais nous avons aussi constaté que l'augmentation du risque de TSA avec l'âge des parents est plus élevée pour les mères (plus âgées) que pour les pères. Et cela dès l'âge de 30 ans chez la femme », confie à ce titre le Pr Brian K. Lee, de l'Université Drexel, auteur principal de l'étude. Cependant, chez ces dernières, le risque d'avoir un enfant atteint de TSA n'augmente pas de façon linéaire avec l'avancé de l'âge, précisent les auteurs.
De plus, cette équipe avance également plusieurs facteurs qui s'ajoutent à l'âge avancé des parents pour expliquer ce risque augmenté d'être atteint d'autisme chez l'enfant. Parmi eux, les facteurs de risque environnementaux, les complications de la grossesse et, du côté du père, l'hypothèse de l’augmentation des altérations génomiques avec l’âge.
Père âgé et troubles bipolaires chez l'enfant
Enfin, ce n'est pas la première fois qu'une étude montre que la paternité tardive nuit à la santé mentale du bébé. Entre deux enfants conçus par le même père à 25 et à 45 ans, le risque de troubles bipolaires est multiplié par 25 et celui d’hyperactivité par 13 lorsque le père est plus âgé, selon une récente étude suédoise.
Pour cette raison, l’Association française des Urologues (AFU) réunie en congrès à Paris au mois de novembre 2013, avait rappelé à cette occasion les différents risques d'une paternité tardive pour l’enfant.