Migraines, troubles de la mémoire, difficultés respiratoires… Voici quelques symptômes du syndrome de la Guerre du Golfe. Il serait dû à une exposition chimique, selon un rapport présenté ce 28 avril au ministre américain des Anciens combattants. Le Comité consultatif sur la Recherche sur les maladies des vétérans de la Guerre du Golfe (RAC) y détaille les dernières évolutions concernant ce syndrome, qui touche 25 à 30% des soldats ayant combattu en 1990-91.
Le système nerveux est affecté
Le syndrome de la Guerre du Golfe arrive en première position des maladies observées chez les vétérans. Loin devant le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) et les autres troubles psychiatriques. Depuis 2008, toutes les études soutiennent la théorie d’une exposition chimique, « sur les zones de combat », qui aurait causé le syndrome de la Guerre du Golfe. Pendant un certain temps, la thèse psychologique était avancée, pour être rapidement balayée. Des études démontrent d’ailleurs une altération « des systèmes nerveux central et autonome, des fonctions neuroendocriniennes et du système immunitaire », souligne le rapport. Les experts pointent en particulier deux gaz très utilisés lors du conflit : les gaz sarin et cyclosarin, dont on connaît les effets dévastateurs, notamment sur la cognition.
A la recherche de traitements
Peu de traitements sont aujourd’hui disponibles pour ces vétérans, dont la souffrance est bien réelle. Côtés médecins, définir un moyen d’apaiser ces douleurs est le nerf de la guerre. « Les premiers résultats fournissent des signes encourageants. Les objectifs de traitement fixés en 2010 sont atteignables », se félicite Roberta White, directrice scientifique du RAC. Les experts du Comité signalent un certain nombre d’études prometteuses qui soulagent des troubles variés (apnée du sommeil, perte cognitive, fatigue…). Parmi elles, certaines évaluent l’efficacité de traitements simples : insuline intranasale, ventilation à pression positive continue (CPAP) ou encore la coenzyme Q10 (ubiquinol).
Le Comité appelle désormais au développement d’études sur des modèles animaux, pour mettre à l'épreuve ces pistes. « Bien que le modèle animal parfait pour le syndrome de la Guerre du Golfe n’ait pas encore été développé, des modèles animaux précliniques devraient être utilisés pour développer et tester de nouveaux traitements, ciblant les mécanismes pathobiologiques de la maladie et les conséquences d'une exposition [chimique] sur les zones de combat », recommande le RAC en conclusion de son rapport.
Parmi les autres dégâts collatéraux de la 2e Guerre du Golfe, on recense des troubles neurologiques, des troubles du sommeil, de la reproduction… mais aussi des cancers du cerveau. Les soldats exposés aux gaz neurotoxiques lors de la destruction des dépôts d’armes de Khamisiya (Irak) sont aussi ceux qui décèdent le plus de cancers du cerveau. Même constat chez les vétérans exposés aux contaminants issus des incendies de puits de pétrole lors du conflit.