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Jusqu’à 25 % de risque en moins

Consommer des fibres après un infarctus améliore l'espérance de vie

Par la rédaction avec Audrey Vaugrente

Fruits, légumes, céréales : ces aliments riches en fibres peuvent augmenter l’espérance de vie après un infarctus, selon une étude. 

Rex Features/REX/SIPA

Les fibres sont bonnes pour la santé vasculaire, on le sait. Mais qu’en est-il après un infarctus du myocarde ? C’est ce qu’a examiné une équipe basée à Boston (Massachussetts, Etats-Unis), à travers deux grandes études de cohorte suivant des infirmières et des professionnels de santé. Dans le cadre de l'étude, publiée ce 29 avril dans le British Medical Journal, plus de 4 000 d’entre eux ont été victimes d'un infarctus du myocarde.

 

10 g par jour réduisent le risque

Après avoir survécu à cet épisode, les patients sont un risque accru de décès par rapport à la population générale. Ils reçoivent un traitement médicamenteux sur le long terme et il est crucial qu’ils modifient certaines habitudes, afin de réduire leur risque cardiovasculaire. Jusqu’à aujourd’hui, les médecins ne savaient pas s’il fallait conseiller aux malades d’augmenter leur consommation de fibres. Les bienfaits d’une telle mesure sont pourtant observables : les participants qui consommaient le plus de fibres risquaient moins de décéder sur une période de 9 ans.

Cinq groupes ont été formés, selon les quantités de fibres consommées chaque jour. Dans le premier quintile, le risque de décès est réduit de 25 % par rapport au dernier quintile. Pour chaque tranche de 10 g de fibres par jour, ce risque diminue de 15 %. Cette consommation agit particulièrement sur le risque cardiovasculaire.

 

Combiner avec les médicaments

En détaillant l’origine des fibres consommées (céréales, fruits, légumes), les chercheurs ont noté que seules les céréales sont fortement associées à une survie sur le long terme. Dans la plupart des cas, cette consommation survenait au petit déjeuner. Une donnée qui rejoint celles du service de santé britannique (NHS), selon qui muesli, son et pain complet font partie des aliments les plus riches en fibre.
Les études à venir « devraient se concentrer sur une combinaison de modifications dans les habitudes de vie et sur la façon dont elles pourraient encore réduire la mortalité, au-delà de ce qui est possible avec les médicaments seuls », souligne les auteurs de l’étude. D’autant plus que les patients qui ont souffert d’un infarctus sont les plus motivés pour introduire des changements dans leur quotidien.

 

Une augmentation de l’apport en fibres n’est pas seulement bénéfique pour la santé vasculaire. En plus de réduire le taux de lipides dans le sang, le risque d’hypertension artérielle ou de diabète, les fibres améliorent le transit et réduisent le risque de cancer colorectal ou de maladies intestinales. La population française en est encore loin selon la dernière étude Nutrinet Santé (2012) : les femmes consomment en moyenne 17,7 g de fibres, les hommes 20 g par jour… bien en deçà des 25 g quotidiens recommandés.