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Observatoire de prévention du tabagisme

E-cigarette : les 5 conseils d'experts pour bien l'utiliser

Par Julian Prial

Avec un million de vapoteurs réguliers, l'OFT adapte ses conseils. Les patchs et substituts nicotiniques restent le traitement de  référence. La e-cigarette demeure préférable au tabac. 

JAUBERT/SIPA

Avec 73 000 décès par an, le tabagisme reste la première cause de mortalité évitable en France en 2014. Face à ce fléau, « l'accompagnement de l'arrêt du tabac par les prises en charge validées (thérapies comportementales et cognitives, substituts nicotiniques, médicaments...) reste la référence », rappelle l'Observatoire français de prévention du tabagisme (OFT) dans son dernier avis d'experts rendu public ce 30 avril.
Pourtant, pour arrêter de fumer, de plus en plus de Français se tournent vers la e-cigarette. Si bien qu'en novembre 2013, la moitié des fumeurs hexagonaux l'avaient déjà essayé. Et un million d'entre eux sont même devenus des vapoteurs réguliers. Dans ce contexte, l'Office a choisi d'adapter ses recommandations à destination des professionnels de santé dans la prise en charge de l'arrêt du tabac avec l'arrivée de la e-cigarette.

La e-cigarette : une option de dernier recours dans le sevrage tabagique
Dans le cas d'un fumeur qui s'intéresse à la e-cigarette, le Pr Bertrand Dautzenberg et neuf autres experts, indiquent que dans l'accompagnement thérapeutique pour arrêter le tabac, ce produit n'est envisageable que chez le fumeur qui ne veut pas ou n'a pu arrêter avec les traitements validés ou qui est demandeur de son utlisation ou qui a déjà commencé à l'utiliser.
En d'autres termes, la e-cigarette ne constitue toujours pas en 2014 la prise en charge de première intention des fumeurs. Cela, « car elle libère entre autres, des substances irritantes et le plus souvent de la nicotine, substance addictive. »
Néanmoins, les spécialistes confirment qu'elle présente beaucoup moins de danger que les cigarettes traditionnelles, et que quitter le tabac fumé pour la e-cigarette s'inscrit dans une démarche d'une réduction des risques.

La e-cigarette seule est préférable à une association e-cigarette / tabac
Par ailleurs, associer cigarette électronique et tabac est loin d'être bénéfique d'après ces experts. Car poursuivre une consommation de tabac, même très faible, est susceptible d'entretenir un haut niveau de dépendance et maintient la toxicité du tabac qui existe quelle que soit la dose.
Ainsi, ces médecins répètent qu'une réduction du risque n'est optimale avec la e-cigarette qu'en cas d'arrêt complet du tabac. Et dans cette situation, leurs préconisations sont innovantes. Même s'ils conseillent plutôt aux fumeurs d'envisager d'augmenter les doses de nicotine en ajoutant des subsituts nicotiniques sous forme orale ou de patch, ils conseillent aussi à ces derniers d'utiliser des concentrations plus élevés de nicotine du e-liquide pour obtenir un sevrage complet du tabac.

Remplacer les dernières cigarettes par  la e-cigarette 
En outre, s'agissant de certains fumeurs en cours de sevrage, mais qui gardent quelques cigarettes, les recommandations ne changent pas. Là encore, et comme en mai 2013 dansle  rapport remis au gouvernement, l'OFT suggère comme option possible de remplacer les dernières cigarettes par la cigarette électronique pour faciliter l'arrêt total.

Vapoteur exclusif : seul l'arrêt du vapotage constitue un sevrage
De plus, l'Office soutient une fois de plus auprès des vapoteurs exclusifs qu'il n'existe aucune donnée sur l'utilisation au très long cours de la e-cigarette. Principe de précaution oblige, ces professionnels de santé conseillent aussi l'arrêt complet du vapotage, « dès lors qu'il n'existe plus de risque significatif de retour au tabagisme. » Mais pour ceux qui n'arrivent pas lâcher leur gros stylo, il n'y a pas de recommandation particulière si ce n'est d'éviter les arômes classés comme allergisants chez les sujets allergiques ou les arômes au goût de cannabis. 

L'ex-fumeur et ex-vapoteur : comment ne pas replonger
En outre, pour le cas très particulier des ex-fumeurs et ex-vapoteurs, le rapport souligne qu'il persiste durant toute la vie un risque de reprise du tabagisme ou du vapotage chez les sujets dépendants. Toutefois, en cas de situation de rechute imminente, l'OFT conseille de « prendre un substitut nicotinique, voire une cigarette électronique plutôt que du tabac. » Tout en précisant que, bien évidemment, aucune reprise d'aucun produit  « n'est souhaitable. »
Enfin, la dernière recommandation de ces experts s'adresse aux femmes enceintes. A ces dernières, ils déconseillent la e-cigarette (en l'absence de données sur les risques) et recommandent fortement l'arrêt du tabac qui peut être si besoin aidé par les substituts nicotiniques.