Les lampes à rayons ultraviolets utilisées dans certains salons de manucure pour sécher et durcir le vernis à ongles sont-elles aussi dangereuses que celles des cabines de bronzage ? C'est en tout cas ce que suggère ce vendredi une étude américaine menée par la Georgia Regents University d'Augusta (Géorgie) publiée dans le JAMA Dermatology.
Pour parvenir à cette conclusion, ces chercheurs américains ont mesuré les rayons UV-A produits par 17 appareils de séchage différents de vernis à ongles dans 16 salons. Les UV-A sont en effet susceptibles de causer des rides en endommageant notamment l'ADN dans les cellules de la peau, ce qui peut mener parfois au cancer de la peau.
Et ici, les lampes testées par les chercheurs différaient dans leurs niveaux de puissance en fonction du salon ou de la marchine utilisée. Mais pour endommager l'ADN, ces scientifiques ont constaté qu'il fallait, en moyenne, onze séances sur une année pour augmenter le risque de cancer.
Modération dans le nombre de séances
Toutefois pas de panique car cette équipe relativise largement l'ampleur du danger en indiquant que le risque de carcinogenèse reste faible. « En règle générale, les dommages de l'ADN qui peuvent conduire au cancer de la peau sont connus pour se produire autour de 60 joules par centimètre carré, mais aucune des lampes à ongles évaluées dans l'étude n'est montée jusqu'à cette puissance. »
Néanmoins, pour le Dr Lindsay Shipp, qui a mené l’étude, l'idée de porter un écran solaire pour protéger les mains contre les rayons UV lors d'une telle exposition se défend. Cette dernière recommande aussi le port de gants pour se protéger. Ou encore, de limiter les visites dans les salons de manucure à une fois tous les deux mois, plutôt que plusieurs fois dans le mois comme certaines clientes en ont l'habitude.
Par ailleurs, selon le Dr Alina Markova de la Boston University (Département Dermatologie), qui a commenté l'étude auprès de l'agence Reuters Santé, « il est important de noter que des dommages de l'ADN ne signifient pas forcément que la personne développera un cancer. Je ne dirais pas à une de mes patientes de cesser d'aller dans ces salons, à moins qu'elles y allaient plusieurs fois par mois. »