Une étude américaine a formellement mis en cause les dromadaires comme étant les responsables de la propagation du coronavirus MERS (Middle East Respiratory Syndrome). Prouvé il y a peu, cet état de fait passionne les chercheurs qui tentent désespérément de comprendre comment la transmission a lieu. Les choses s'éclaircissent grâce à une étude publiée dans la revue Eurosurveillance.
La transmission entre l’homme et le dromadaire est formelle
Les deux auteurs de l’étude, Norbert Nowotny et Jolanta Kolodziejek, ont cherché à savoir si les types de coronavirus MERS étaient les mêmes entre les dromadaires et l’homme. Pour se faire, les deux experts en virologie ont prélevés des cellules de la maladie chez ces animaux et chez les hommes venant de la même région. Après analyse, lorsque les échantillons proviennent de la même zone, l’ADN du coronavirus MERS est presque identique.
À l’inverse, les deux chercheurs ont comparé des échantillons chez des dromadaires d’Égypte et d’Oman. En fonction de la région géographique où le prélèvement est fait, l’ADN est différent. Ce qui signifie selon un auteur de l’étude « qu’il n’existe pas un seul et même coronavirus MERS chez le dromadaire »
Ces découvertes permettent de « confirmer la transmission » selon N. Nowotny. Ce type de maladies est qualifiée de zoonose, c’est à dire la transmission d’un virus entre un animal et l’homme ou inversement.
Grâce à cette découverte, les États, où les dromadaires sont nombreux, vont pouvoir tenter d’endiguer le développement de la propagation chez ces animaux. « Avec ces connaissances, nous pouvons réagir spécifiquement à la propagation du virus. La vaccination des dromadaires est actuellement en discussion ».
Le nez et les yeux des dromadaires, les sources de transmission
À travers leur étude, les deux chercheurs ont aussi découvert que les niveaux de concentration du coronavirus MERS étaient très élevés, particulièrement dans le nez et les yeux des bêtes. En effet, la muqueuse nasale ainsi que les yeux des dromadaires en sont chargés. Les jeunes dromadaires seraient les plus sensibles au niveau de ces zones anatomiques. Selon les chercheurs, ils seraient beaucoup plus sensibles aux infections e et seraient les plus gros vecteurs de transmission du coronavirus MERS.
Rappelons-le, le coronavirus MERS est un virus extrêmement mortel. Il a déjà fait 93 victimes à travers le monde. Ce nouveau virus est potentiellement beaucoup plus mortel que son « cousin », le SRAS, avec un taux de mortalité de 65% contre 8% pour le SRAS. Un patient qui en est la victime souffre d’une infection pulmonaire, de fièvre, de toux et de grosses difficultés respiratoires. La seule différence est que le MERS entraîne aussi une insuffisance rénale aiguë.
Les chercheurs ont noté que chez le dromadaire, il est très difficile de détecter s'il est atteint du coronavirus MERS car il ne souffre d'aucun symptôme mis à part les éternuements.