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Annonce de la ministre de la Santé

VIH : fin de l'interdiction des soins funéraires en 2016 ?

Par la rédaction

Depuis des années, l'association Elus locaux contre le sida veut en finir avec l'interdiction des soins funéraires pour les personnes touchées par le VIH. Marisol Touraine a annoncé que ce serait chose faite en 2016.  

GILE MICHEL/SIPA
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Dès 2016, les soins funéraires pourraient être possibles pour les personnes touchées par le VIH et l'hépatite virale.

Or, depuis un arrêté du 20 juillet 1998, il est interdit de pratiquer des soins de conservation (thanatopraxie) sur les corps des personnes décédées du Sida ou d'une hépatite virale. 

C'est pour tenter de modifier ce principe que la sénatrice Aline Archimbaud a posé ce mardi 6 mai 2014 une question orale à la ministre des affaires sociales et de la santé Marisol Touraine à ce aujet. La ministre a répondu par le biais de sa secrétaire d'Etat qu'elle souhaitait « mettre un terme à cette interdiction », avec pour échéance d'application au 1er janvier 2016.

Le président d'ELCS ( Elus locaux contre le sida) Jean-Luc Romero a remercié la sénatrice d'avoir posé cette question orale et d'avoir parlé de la pétition lancée par l'ELCS.


Lettre ouverte à François Hollande

Le 24 avril dernier, Jean-Luc Romero avait déclaré dans une lettre ouverte à l'attention de François Hollande : « Aujourd’hui, après plus de 30 années de lutte contre le VIH/sida, 30 ans d’action, 30 ans d’engagement, quelle est la situation [?] » « L’Etat français interdit que les proches, les amis, la famille d’une personne décédée touchée par le VIH ou une hépatite virale puisse rendre un dernier hommage [au défunt] », avait-il rajouté.

Cette interdiction étant selon lui une « situation inhumaine » ne faisant que « rajouter de la souffrance à un moment de choc aussi dur que l’annonce d’un décès, empêcher le deuil, discriminer les malades même après leur mort. »

 

Sur le plan de la santé publique, Jean-Luc Romero expliquait que la réglementation « ne fait que renforcer le climat de stigmatisation qui enserre les malades et, toutes les études le démontrent, la sérophobie est un frein très fort à l’efficacité de toute politique de prévention et de promotion du dépistage ».  « J’en appelle à vous pour protéger la santé des professionnels que sont les thanatopracteurs, pour mettre fin à une discrimination inhumaine, pour que nos morts ne soient plus des pestiférés et pour affirmer que chaque défunt a droit au respect », avait conclu le président d'ELCS.

 

"En 2016 ! Et pouquoi pas en 3016 ?"

Jean-Luc Romero a précisé que malgré tous les efforts déployés par Elus Locaux Contre le Sida, d'autres associations et la voix des plus de 95 000 signataires de la pétition, les associations n’ont jamais eu un retour direct sur ce combat pour les #SoinsFunérairesPourTous par la ministre de la Santé. C'est maintenant chose faite par l'intermédiaire de sa secrétaire d'Etat. Mais, Jean-Luc Romero lui a répondu par un tweet : « L'interdiction des #soinsfunerairespourtous ne serait levée qu'en 2016 ! Et pourquoi pas en 3016. »