Le cannabis oui, mais pas à n’importe quel prix. Dans sa lutte contre le narcotrafic, le président uruguayen José Mujica a pris les devants. Suivi par le Parlement, il a signé en décembre dernier une loi légalisant le commerce et la consommation de cannabis. La loi qui est entrée en vigueur ce 6 mai se veut plus souple, tout en protégeant la santé publique.
Une institution uniquement dédiée au contrôle du cannabis a été créée ; l’Institut de Régulation et de Contrôle du Cannabis (IRCCA) sera chargé de délivrer les autorisations aux fabricants, aux commerçants et aux usagers. Car seuls les citoyens adultes et inscrits sur un registre d’utilisateurs peuvent acheter du cannabis. La vente, elle, est réservée aux pharmacies agréées par l’IRCCA. Au niveau de la production, l’Uruguay limite les licences au nombre de 6. Les producteurs seront soumis à une réglementation stricte, qui vise à assurer la commercialisation de marijuana de qualité.
Pas plus de 40g par mois et par personne
La quantité elle-même sera réglementée avec rigueur. L’Uruguay plafonne la dose à 40 grammes par mois et par personne. Côté plantation, un citoyen peut posséder jusqu’à 6 plants – soit 480 grammes – pour sa consommation personnelle. Une association de fumeurs, entre 15 et 45 personnes, se verra limitée à 99 plants maximum.
La loi inclut aussi des restrictions sur la consommation de cannabis. Comme le tabac, il est interdit d’en fumer dans les lieux clos, les transports et lieux publics. Au même titre que l’alcool, le conducteur devra limiter son usage. D’ailleurs, le texte de loi prévoit des contrôles au volant, qui mesureront le taux de THC (tétrahydrocannabinol, substance active du cannabis).
Quand au cannabis thérapeutique, il n’est pas encore inclus dans la loi. Il fera l’objet d’un prochain texte, a annoncé le gouvernement en conférence de presse.