Avoir des relations tendues avec ses voisins, ses enfants ou même sa femme ou son époux ne serait pas seulement stressant et difficile à vivre, mais cela pourrait bien vous faire perdre réellement quelques années de vie. C’est en tout cas ce que vient de révéler une étude originale parue dans le Journal of Epidemiology and Community Health. Selon ce travail scientifique qui a analysé l’impact des relations sociales stressantes sur une cohorte danoise de près de 10 000 individus âgés de 36 à 52 ans, vivre sous la pression de disputes incessantes serait bel et bien lié à une espérance de vie diminué toutes causes de décès confondues.
Conflits fréquents, un risque de décès doublé
Afin d’évaluer concrètement l’impact des relations sociales anxiogènes, ces chercheurs ont donc suivi pendant près de 11 ans 9875 hommes et femmes. Tous les participants ont ainsi notamment dû répondre à une série de questions concernant leur relation avec leur conjoint, leurs enfants, leur entourage proche et même leurs amis ou voisins. Cette équipe de scientifiques a par exemple cherché à mesurer la fréquence des altercations avec les uns et les autres. 6% des participants avoir des conflits fréquents avec son partenaire ou ses enfants, 2% avec d’autres proches et enfin 1% avec des amis ou des voisins. Résultat, il ressort que les conflits fréquents avec n'importe qui dans le cercle social sont clairement associés à un doublement voir un triplement du risque de décès toutes causes confondues, par rapport à une vie sociale sereine.
Les hommes sans emploi particulièrement vulnérables
Par ailleurs, cette étude met également en évidence le fait que le sexe masculin est particulièrement sensible à ce risque. Plus particulièrement les hommes sans emploi confrontés aux disputes avec leurs partenaires féminines. Un constat qui devrait donner des arguments aux hommes dont les relations avec leur compagne ne sont pas toujours au beau fixe. Bien que les auteurs de cette étude ne soient pas pour le moment pas capables d’expliquer cette association biologiquement, ils rappellent toutefois, que des études antérieures ont déjà démontré que des niveaux d’anxiété élevés pouvaient augmenter par exemple le risque de problème cardiaque ou d’AVC. A l’inverse, ils précisent également que certains travaux ont montré que de bonnes relations sociales et un réseau d’amis important peuvent avoir des conséquences positives pour la santé. Bien que les soucis et les disputes fassent partis intégrantes de la vie, cette étude conclut tout de même qu’il serait intéressant de mieux cibler et prendre en charge les conflits, notamment intrafamiliaux, par exemple des personnes sans emploi.