Les nanotechnologies possèdent une caractéristique de taille et qui fait peur : elles sont... petites, trop. La crainte est que leurs applications débouchent sur des objets capables de nous espionner, ou qu'elles soient utilisés à des fins militaires. On craint aussi de les voir s'accumuler dans les voies respiratoires, comme les fibres d'amiante ou de polluer l'environnement.
Mais que dit la science ? Les études nanotoxicologiques avancent, mais peinent encore à donner une réponse claire quant à la toxicité sur l'homme et à l'écotoxicité. Difficile en effet d'extrapoler à l'homme des résultats obtenus sur le modèle animal ou à l'échelle de cellules, in vitro ! Les chercheurs se veulent pourtant rassurants. « Il n'y a pas de vide juridique aujourd'hui concernant les applications des nanotechnologies à des fins médicales. Le cadre juridique relatif aux recherches biomédicales et aux autorisations de mise sur le marché des produits de santé a vocation à s’appliquer », explique Jacques Grassi, directeur de l’Institut Technologies pour la Santé. Pour les spécialistes, les applications industrielles soulèvent en revanche plus de questions, vis-à-vis de la santé des travailleurs exposés, du devenir des particules libérées dans l'environnement ou une fois mises entre les mains des consommateurs.
Alice Bomboy