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Etude sur 400 parents

Tabac : un enfant de gros fumeur risque de le devenir lui-même

Par la rédaction

Des parents qui fument risquent d’être imités par leurs adolescents. Des chercheurs exhortent les pères et mères à arrêter tôt la cigarette, en prévention du tabagisme de leur enfant.

POUZET/SIPA

Les enfants prennent leurs parents en exemple jusque dans leur statut tabagique. Une étude, parue ce 12 mai dans Pediatrics, associe le tabagisme des parents à un risque accru que leurs adolescents fument. C’est le résultat du suivi de 400 parents et leurs adolescents (12-17 ans) pendant 5 ans.

27 % des parents étaient fumeurs, 31 % anciens fumeurs ou fumeurs hebdomadaires. Selon les résultats de cette étude, un adolescent dont au moins un parent est gros fumeur risque de le devenir lui-même. En dehors de la fréquence de la consommation, la durée du tabagisme compte aussi : « Chaque année de plus dans l’exposition au tabagisme parentale augmente la probabilité qu’un adolescent s’oriente vers la cigarette et devienne fumeur régulier », écrivent les auteurs de l’étude.

 

Copiés dans l’addiction comme le sevrage

Dans les faits, une majorité d’adolescents ont au moins testé la cigarette (23 % dans les deux ans, 41 % à cinq ans). Au terme de l’étude, 6 % des jeunes fumaient régulièrement. Chez les enfants de gros fumeurs, le risque d’appartenir à ce dernier groupe est accru de 18 % par rapport aux autres. « Il est difficile de dissuader un enfant de fumer si un ou deux parents sont très dépendants à la cigarette », explique le Pr Darren Mays, principal chercheur. « Il est aussi important que les parents fumeurs sachent si leurs enfants vont mimer leur comportement, particulièrement si l’un d’entre eux est dépendant à la nicotine. »

 

Si le fait qu’un parent fume peut être « copié » par l’adolescent, le sevrage tabagique peut aussi servir d’exemple, aux yeux du Pr Mays. C’est ce qu’il qualifie d’« apprentissage social. » L’étude exhorte d’ailleurs les parents à cesser rapidement de fumer, en prévention du tabagisme de leur progéniture.
Les chercheurs demandent la création de cliniques pédiatriques spécialisées dans l’addiction à la nicotine. Elles permettraient de contrôler le statut tabagique des enfants, mais aussi de leurs parents, et fourniraient une aide à l’arrêt du tabac. « Ces résultats, qui affirment que l’exposition à la dépendance parentale à la nicotine est un facteur d’influence intergénérationnel crucial dans la transmission du tabagisme, sont frappants et troublants, mais ils nous fournissent une direction dans la lutte pour la réduction du risque », conclut le Pr Raymond Niaura, principal auteur de l’étude.