Virage dans l'affaire du Mediator. Le nouveau président du groupe Servier a annoncé haut et fort ce mercredi 14 mai que son laboratoire « assumera ses responsabilités ». Des propos repris par l'ensemble de la presse alors que la date du procès approche. Après trois ans d'enquête, il devrait se tenir début 2015.
« Dans le cadre de l'Oniam (Office national d'indemnisation des accidents médicaux) et des affaires civiles, nous avons indemnisé, nous indemnisons et nous indemniserons tous les patients qui ont souffert du produit », a ajouté Olivier Laureau lors d'une rencontre avec des journalistes.
Manifestement, le nouveau patron des laboratoires Servier veut imprimer sa marque. En effet, moins d'un mois après le décès du fondateur Jacques Servier, il a tenu à mettre les choses au point : « Malgré des attaques injustes et quelquefois excessives, nous avons toujours eu le plus grand respect pour les patients et pour l'institution judiciaire. Nous sommes tous touchés au sein du groupe par cette affaire », a souligné Olivier Laureau. Toujours dans un souci de rassurer les nombreux sceptiques, il a déclaré que l'indemnisation des victimes ne devrait pas poser de problème puisque l'affaire du Mediator a « fait l'objet de provisions dans les comptes bien sûr depuis un certain temps. »
Avec ces déclarations, Olivier Laureau tient à montrer que l'indemnisation des victimes du Mediator a toujours été dans les intentions du groupe. Ce qui change en revanche indéniablement, c'est la stratégie de communication. Olivier Laureau a d'ailleurs reconnu que son groupe avait « peut-être pâti un peu injustement » d'un certain manque de communication, relève le Point.fr.
En janvier 2014, sur les 539 dossiers de patients présentant une maladie imputable au Mediator, l'Oniam avait indemnisé la moitié des victimes. Mais la procédure est loin d'être arrivée à son terme puisque selon une expertise judiciaire, le médicament, prescrit à plus de 5 millions de personnes en France, serait responsable de 2 100 décès.