Il y a quelques mois encore, le Pr Bertrand Dautzenberg était inquiet. Le président de l’Office français de prévention du tabagisme, auteur du rapport officiel sur la cigarette électronique, redoutait, comme d’autres experts, que ce produit soit incitatif pour les non–fumeurs.
Les résultats de l’enquête annuelle de Paris sans tabac, réalisée auprès de 13 000 collégiens et lycéens, vont le rassurer. « La cigarette électronique ne pousse pas les jeunes dans les bras du tabac, bien au contraire », résume Flora Genoux qui dévoile dans Le Parisien les principaux enseignements de cette étude. Quand 20 % des 12-15 ans fumaient en 2011, ils sont désormais 11,2 %. Même dynamique au lycée, où 33,5 % des élèves fument en 2014, contre 42,9 % en 2011.
En un an, rapporte le quotidien, l’expérimentation de l'e-cigarette, qui débute à 12 ans, a doublé, en particulier chez les 16-17 ans. 90 % des fumeurs et 23 % des non-fumeurs l’ont essayée. Essayer ne veut pas dire pour autant l’adopter. Un fumeur sur trois a vapoté dans les trente derniers jours. « Ce sont ceux qui fument, mais veulent arrêter, qui l’adoptent », reconnaît un spécialiste.
Sans crier victoire, plusieurs tabacologues, interrogés par le journal, voient cependant plusieurs signes encourageants. « Mais si l’entrée dans le tabagisme a au moins reculé, on peut s’en réjouir », note le Dr Béatrice Le Maître, du CHU de Caen. Devenir fumeur dès l’adolescence crée une dépendance à vie, rappelle la journaliste. Le Pr Bertrand Dautzenberg va, lui, encore plus loin. « Il y a un changement d’image sociale, analyse le spécialiste. Avec la cigarette électronique, le tabac est devenu un produit sale et ringard ».
Pour autant, la cigarette électronique ne devrait plus s’afficher sur les murs ou à la télévision. Toujours selon le quotidien, la circulaire interdisant la publicité de l’e-cigarette doit être signée dans les prochains jours.
Première diffusion : 16 mai 2014