Bon pour les papilles, moins pour la santé cardiovasculaire. Manger trop de sucre, même sans prendre de poids, est associé à plusieurs facteurs de risque. C’est le résultat d’une méta-analyse à paraître dans l’édition de juillet de l’American Journal of Clinical Nutrition.
Le sucre influence directement les facteurs de risque cardiovasculaire et la pression artérielle, et ce indépendamment d’une prise de poids. Les concentrations de triglycérides, de cholestérol total, LDL et HDL sont augmentées par un régime trop riche en sucres. Ces éléments, souvent associés à la prise de poids, apparaissent même chez les patients avec un poids stable et normal. Les chercheurs notent aussi une relation marquée entre l’apport en sucre et les lipides dans l’organisme. Dernier facteur de risque mais non des moindres : la pression artérielle est boostée par une surconsommation de sucres.
Une assimilation différente
Les risques cardiovasculaires des sucres avaient déjà été suggérés, notamment lors d’une étude menée sur les boissons sucrées et les adolescents. En revanche, elles n’établissaient aucune différence dans l’évolution du métabolisme selon l’IMC des patients. Cette étude « suggère que nos organismes assimilent le sucre d’une manière différente des autres glucides », souligne le Dr Lisa Te Morenga, co-auteur de cette méta-analyse.
« Même si les effets du sucre sur la pression sanguine et les lipides sont relativement modestes, nos résultats soutiennent les recommandations de santé publique pour la réduction des sucres ajoutés dans nos régimes comme une des mesures dont on peut attendre qu’elle réduise le fardeau des maladies cardiovasculaires dans le monde », estime le Dr Te Morenga. Elle estime qu’il est nécessaire de lancer une étude sur le long terme, même si les preuves en faveur d’une réduction des sucres ajoutés dans les produits industriels s’accumulent.