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En cas de pandémie

Grippe : vacciner vite sauverait des milliers de vies

Par Audrey Vaugrente

La meilleure arme contre une pandémie grippale : la vaccination, le plus tôt possible. Cela sauverait 6 000 vies et économiserait 51 millions de dollars en dépenses de santé.

DAN BALILTY/AP/SIPA

Vacciner rapidement pour sauver des vies et réaliser des économies : voilà l’objectif pour la prochaine pandémie grippale. C'est la principale mesure préconisée par des chercheurs de l'Ecole de médecine de Stanford (Californie, Etats-Unis), à partir d'une modélisation de la grippe. Les résultats de leur simulation sont parus ce 19 mai dans Annals of Internal Medicine.

 

Vacciner dès 6 mois

Le virus H1N1 s’est montré relativement modéré avec 3 victimes pour 1 000 infectés lors de la pandémie de 2009. Mais, entre le moment où l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) la reconnaît et celui où les campagnes de vaccination à grande échelle sont lancées, 9 mois s'écoulent. « Il est heureux que ce soit arrivé en situation pandémique modérée », affirme le Dr Nayer Khazeni, principal auteur de l’étude. « Je pense que cela nous a fourni l’occasion d’apprendre et de nous corriger. J’espère que les recommandations tirées des résultats de notre étude nous aideront à être encore mieux préparés. »

La modélisation a été faite à partir d'une souche grippale plus virulente que celle de 2009, dans une ville de 8,3 millions d'habitants aussi densément peuplée que New York. En incluant une campagne de vaccination à différentes étapes de leur modèle, les chercheurs ont pu définir le meilleur profil pour immuniser la population.

 

« Le timing est crucial »

Démarrer la vaccination 6 mois après le début de la pandémie, et non 9 mois, sauverait 6 000 vies et économiserait 51 millions de dollars en dépenses de santé. Une telle mesure permettrait aussi d’éviter 230 000 infections. En abaissant le délai de vaccination à 4 mois, grâce à une production à base de culture de cellules et de manipulation génétique, une moitié de vies supplémentaires pourraient être sauvées, et 50 millions d’économies supplémentaires réalisées. « Le timing est crucial », martèle le Dr Douglas Owens, chercheur principal. « Un délai de quelques semaines ou mois peut avoir des effets considérables sur le nombre de personnes infectées. Si l’on fait face à une pandémie grippale grave, cela peut avoir un impact réel sur le nombre de personnes qui décèderont. »

Outre la vaccination, des mesures non médicamenteuses ont aussi la capacité d’améliorer la situation. Laver ses mains régulièrement, porter un masque facial, tousser dans le pli du coude et se confiner lorsqu’on est malade aurait autant d’effets qu’une vaccination après 9 mois de pandémie.