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Fibrillation atriale

Les hospitalisations pour troubles du rythme cardiaque en forte hausse

Par Afsané Sabouhi

Aux Etats-Unis, les hospitalisations pour des troubles du rythme cardiaque ont nettement augmenté ces 10 dernières années. Cette tendance, due au vieillissement de la population, n'épargne pas la France.

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« Nous devons mieux prendre en charge la fibrillation atriale et prévenir ses facteurs de risque pour limiter les hospitalisations et réduire son énorme impact », affirme le Dr Abhishek Deshmukh, cardiologue à l’Université de l’Arkansas aux Etats-Unis. Avec des confrères, il montre en effet dans la revue spécialisée Circulation que le nombre d’hospitalisations pour ce trouble de l’activité électrique du cœur a augmenté de 23% entre 2001 et 2010 aux Etats-Unis.


2 millions de Français touchés en 2050

Cette tendance n’est d’ailleurs pas seulement américaine. Partout dans le monde, avec le vieillissement de la population, ce trouble du rythme cardiaque est en passe de devenir un véritable problème de santé publique auxquels les systèmes de santé doivent faire face. Une étude semblable menée en France et publiée en 2011 dans les Archives of cardiovascular diseases montrait une augmentation de 26% des hospitalisations pour fibrillation atriale entre 2005 et 2008 et près de 200 000 nouveaux cas par an. Une projection pour 2050 avec une espérance de vie moyenne de 86,4 ans chiffrait le nombre de Français atteints entre 1,1 et 2 millions.

 

Des hospitalisations de plus en plus coûteuses

Les plus de 65 ans sont la tranche d’âge la plus touchée par cette forme d’arythmie. Ce sont les oreillettes, les 2 parties supérieures du muscle cardiaque qui se mettent à se contracter trop fréquemment et irrégulièrement. La difficulté, c’est que ces seniors dont le cœur s’emballe ont aussi souvent d’autres pathologies (diabète, hypertension, obésité, apnée du sommeil) qui compliquent leur prise en charge et alourdit la facture pour le système de santé. L’étude américaine montre en effet que si les durées d’hospitalisation ne se sont pas allongées entre 2001 et 2010, leur coût est en revanche passé de 6400 à 8400 dollars, soit une augmentation de 24% en tenant compte de l’inflation.

L’AVC, la complication à prévenir

Pour les auteurs de l’étude américaine, il est donc nécessaire d’améliorer le repérage et la prise en charge de la fibrillation atriale par les médecins libéraux, pour éviter d’en arriver à l’hospitalisation. Il est aussi important d’agir en prévention en évitant le tabac et les aliments riches en graisses, en surveillant sa tension et son cholestérol ou encore en pratiquant une activité physique régulière. Car la fibrillation atriale est non seulement une maladie en elle-même mais aussi un marqueur de la sévérité d’autres maladies et un facteur de risque majeur d’accident vasculaire cérébral. L’AVC est en effet la principale complication à craindre chez les personnes âgées souffrant de cette forme d’arythmie.