Les National Institutes of Health (NIH), institutions gouvernementales des États-Unis qui s'occupent de la recherche médicale et biomédicale, mettent les bouchées doubles pour trouver un traitement contre le nouveau coronavirus (MERS-CoV). En effet, après qu'une deuxième personne infectée par ce virus a été identifiée aux Etats-Unis (après un séjour en Arabie Saoudite), des chercheurs ont criblé récemment un ensemble de 290 molécules déjà approuvées par la Food and Drug Administration (FDA). Le but de ce "screening", trouver si ces molécules déjà connues ont le potentiel pour bloquer l'infection dans la perspective de la recherche d'un médicament.
Des anticancéreux pour lutter contre le MERS-CoV ?
Parmi elles, les scientifiques en ont identifié 27 qui, dans les expériences de tubes à essai, ont montré une activité à la fois contre le MERS -CoV et le coronavirus lié au SRAS de 2008. Ces composés inhiberaient, d'après eux, la capacité des virus d'entrer dans les cellules, puis de les infecter.
En détails, les substances actives mises à jour appartiennent à 13 catégories différentes de produits pharmaceutiques, y compris à des produits habituellement utilisés pour traiter le cancer et les troubles psychiatriques.
A présent, cette équipe souhaite pousuivre ces travaux en menant des études sur les animaux puis à moyen terme chez les hommes. D'ailleurs, l'équipe de recherche étudie déjà en laboratoire sur des souris infectées par le MERS-CoV les effets de certains des composés identifiés.
« Compte tenu des délais de développement et des exigences de fabrication de nouveaux produits, la réorientation de médicaments existants est probablement la seule solution pour les épidémies dues à des virus émergents », concut cette équipe.
Pour rappel, le bilan des victimes du coronavirus MERS s'alourdit de jours en jours. En Arabie saoudite, il est passé à 175 morts après deux nouveaux décès, a annoncé ce mardi le ministère de la Santé du Royaume, premier foyer de la maladie apparue en 2012. A ce jour, il aurait plus de 180 décès dans le monde. Et depuis septembre 2012, plus de 500 cas de coronavirus MERS-CoV ont été confirmés.