« C’est dans ma tête, de toute de façon on ne peut rien faire », ces idées reçues sur le psoriasis ont la vie dure. Les pharmaciens qui ont participé à une opération d’information sur cette maladie l’ont constaté. Depuis deux ans, ils sont 3 000 à travers la France à avoir distribué des kits d’information aux patients et à leur avoir demandé de remplir un questionnaire, à la demande de l’association France Psoriasis et du laboratoire Abbvie. Au final, 25 000 personnes ont répondu et le constat n’est pas fameux. 27% des malades n’ont pas consulté depuis plusieurs années, et près d’un tiers ne suit aucun traitement. Quant aux patients qui présentent un psoriasis sévère, un quart ne se traite pas. Selon Bernard Rouger, pharmacien dans le Vaucluse, et l’un des premiers à avoir participé, les patients sont fatalistes face à une maladie dont on soigne les symptômes, mais dont on ne guérit pas.
Bernard Rouger, pharmacien dans le Vaucluse : « Il y a beaucoup de patients qui ne se soignent plus, car ils veulent des résultats tout de suite. Ils ne vont plus voir le dermatologue, et en parlent à peine au médecin »
Il faut dire que pendant longtemps, le traitement reposait surtout sur l’application de crèmes à appliquer matin et soir. Des crèmes qui tachaient les vêtements et dont l’odeur n’était pas agréable.
Mais depuis une dizaine d’années, beaucoup de progrès ont été réalisés, que ce soit au niveau des cosmétiques, mais également d’autres traitements, souligne le Dr Marc Perrussel. Il s’agit par exemple de la photothérapie, des biothérapies, ou pour les formes plus sévères de la cyclosporine et du méthotrexate.
Dr Marc Perrussel, dermatologue, consultant à l'hôpital Saint-Louis à Paris : « Au niveau des cosmétiques, il y a eu une amélioration de la galénique. Et des traitements systémiques permettent une amélioration de 75 à 90% du psoriasis »
D’où l’importance d’informer les personnes atteintes de psoriasis, qui sont près de 2 millions en France, mais également le grand public. Car cette maladie est méconnue et fait peur. Beaucoup croit qu’elle est contagieuse. Ainsi, près de 4 Français sur 10 préfèrent garder ses distances avec un patient psoriasique. Or, il s’agit d’une pathologie inflammatoire chronique auto-immune. Elle touche principalement les personnes génétiquement prédisposées (une atteinte familiale est retrouvée dans 30 à 40% des cas). Mais elle peut être déclenchée par des facteurs environnementaux comme une infection ou encore le stress. Ce qui fait dire à certains qu’il s’agit d’une maladie psychosomatique. Encore une fausse idée à combattre.