Ne dites rien à vos enfants avant de leur servir des épinards ou des carottes ! Ils risqueraient de ne pas vouloir les manger...
Un article à paraître dans le Journal of Consumer Research en octobre 2014, donne une explication à cet étrange phénomène : les enfants partent du principe que la nourriture ne sera pas bonne, à partir du moment où on leur a dit qu'elle leur est bénéfique.
Les parents ont souvent tendance à se justifier avant de servir un aliment sain, en disant « qu'il rend plus fort ou plus intelligent », ce que le professeur Ayelet Fishbach de la Booth school of Business de l'Université de Chicago, auteur principal de l'étude, déconseille fortement.
« Les enfants d’âge préscolaire pensent que la nourriture ne peut servir deux objectifs, qu’elle ne peut pas à la fois leur procurer une meilleure santé et être délicieuse » explique Ayelet Fishbach. « Par conséquent, leur expliquer que les carottes les feront grandir ou les rendront plus intelligents ou aimables a pour seul effet qu’ils ne veulent pas manger de carottes. Si vous voulez qu’ils mangent des carottes, vous devriez simplement leur donner les carottes en indiquant qu’elles sont délicieuses ou en ne disant rien. »
Pour inciter les enfants à avoir une alimentation saine, il serait donc préférable d'en taire les bénéfices.
Expérience inédite : des chercheurs lisent des histoires aux enfants
Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs ont réalisé cinq expériences auprès de 270 enfants d’âge préscolaire, durant lesquelles un chercheur a lu des histoires illustrées d’une enfant qui mangeait un en-cas. Dans certaines histoires, la petite fille était intéressée par les aliments car ils lui étaient bénéfiques, dans d’autres elle était intéressée par les aliments car ils étaient savoureux et dans d'autres encore, la raison de son choix n’était pas indiquée.
Les enfants mangeaient plus de nourriture lorsqu'aucune raison de la manger n’était mentionnée ou lorsque les aliments leur étaient présentés comme savoureux plutôt que quand ils pensaient que la nourriture leur était bénéfique.
Et les ados ?
Le professeur Ayelet Fishlbach a expliqué que leur étude « s’est centrée sur les très jeunes enfants et il faut avoir à l’esprit qu’il est possible que les enfants plus âgés se fient moins à la saveur lorsqu’ils décident ce qu’ils vont manger en raison de leur plus grande maîtrise d’eux-mêmes ». « Mais, la plupart d’entre nous connaît des adolescents qui ne mangent pas plus de six aliments différents, il peut donc s’avérer qu’ils pensent de la même manière que les enfants en bas âge ».
Ce simple conseil peut valoir le coup ! En effet, les bienfaits de la consommation de légumes sont régulièrement démontrés. Contre l'obésité, le cancer, les AVC, etc.