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Selon le Comité nationale contre le tabagisme

Santé publique : les industriels du tabac imposent leur loi

Par la rédaction

Le Comité National Contre le Tabagisme (CNCT) révèle les résultats d’une étude sur l’influence exercée par l’industrie du tabac sur les politiques de santé publique.  

JEROME MARS/JDD/SIPA

Défendre ses intérêts personnels au détriment de l'intérêt général. C'est ce que dénonce le Comité nationale contre le tabagisme (CNCT), en partenariat avec 60 Millions de Consommateurs, en dévoilant  combien les fabricants de tabac parviennent, à imposer "leur" loi au détriment de l'intérêt général.

Le CNCT dresse donc un état des lieux des pratiques de lobbying de l'industrie du tabac et de ses alliés en France. Cette étude a été réalisée avec le soutien financier de l’Institut National du Cancer et du ministère de la Santé.

« Documentées et présentées de manière factuelle, les pratiques d’ingérence de l’industrie du tabac sont une réalité en France. Cette situation est d’autant plus redoutable que les modalités d’action sont tous azimuts et souvent diffuses. », explique Emmanuelle Béguinot, directrice du CNCT.

 

Désinformation et instrumentalisation

Le Comité cite les résultats de son observatoire « Lobbying & Influence » sur les pratiques d'ingérence de l'industrie du tabac. Elles se traduisent principalement par l'invitation de responsables politiques et de fonctionnaires à des événements, à l'instrumentalisation des buralistes par l'intermédiaire d'instances représentatives de ceux-ci. Le CNCT dénonce également la désinformation des décideurs politiques, des journalistes et du grand public, l'intrusion de l'industrie du tabac dans le monde de la recherche avec ses conséquences en termes de sélection de thèmes de recherches.

Ces formes d’ingérence prennent ainsi des formes multiples, directes et indirectes. Le CNCT accuse de ce fait l'industrie du tabac d'influencer par ce biais la décision politique dans un sens favorable à ses intérêts et non à l’intérêt général.

 

Un changement possible

Des mesures ont été adoptées par la France et par près de 180 autres pays dans le monde. Le président du CNCT, Yves Martinet, a indiqué que la France s’est engagée à les mettre en œuvre. « Il importe aujourd’hui que ces mesures de protection deviennent réalité. C’est notamment l’enjeu de les inclure dans le prochain Programme National de Réduction du Tabagisme préparé par Mme la Ministre des Affaires Sociales, Marisol Touraine. », ajoute-t-il.

Ces mesures prévoient concrètement une plus grande transparence dans les relations indispensables à nouer entre les autorités publiques et les fabricants de tabac ainsi que leurs représentants, une plus grande transparence de la part des fabricants de tabac, avec une information relative à leurs dépenses en lobbying, marketing, leurs multiples études internes. 
Elles prévoient également l’absence de financement public à toute activité qui serait directement ou indirectement soutenue par les fabricants  ou leurs représentants, le refus de tout partenariat volontaire avec une industrie dont la France reconnaît que les intérêts sont inconciliables avec ceux de la santé des populations ainsi qu'une absence de soutien direct ou indirect de la part de l’Etat.