15 et 8 ! Ce sont les nombres des cas de chikungunya et de dengue importés depuis mai dernier des Antilles et des Caraïbes en France métropolitaine à ce jour. Ce recensement effectué par pourquoidocteur concerne en fait les 18 départements dits « avec implantation avérée de moustiques tigres ». Ces aedes albopictus constituent « une menace pour la santé de la population », avertit le site Signalement moustiques (1), créé par le Centre national d’expertise sur les vecteurs (CNEV) à la demande du ministère de la Santé.
51 signalements de cas suspects ont également été notifiés aux ARS. « Un chiffre qui ne va cesser d'augmenter », indique le Dr Francis Charlet, chargé de la veille et de la sécurité sanitaire à l’ARS PACA.
Les fortes pluies pourraient aggraver la situation
Dans cette région, l’Agence régionale confirme 5 cas importés de dengue (Alpes-Maritimes, Var et Vaucluse) et 6 cas importés de chikungunya (Bouches-du-Rhône, Var, Alpes-Maritimes). A ce jour, précise l'Agence, il n’y aurait pas de cas autochtone de dengue ou de chikungunya dans la région.
De son côté, le site Vigilance moustiques (2) redoute une vague de nouveaux cas, notamment dans l'Aude (13) à cause des fortes quantités de pluies qui sont tombées ces derniers jours.
Ecoutez le Dr Francis Charlet, responsable du département de veille et de sécurité sanitaire à l'ARS Paca : « Ce chiffre augmente très vite et régulièrement. On a par exemple 15 autres cas suspects actuellement en Paca. Le problème c'est qu'on a à peu près 45 000 cas suspects aux Antilles et Caraïbes. »
Le plan d'actions de l'ARS Paca pour éviter l'épidémie
Alors, pour faire face à cette menace, l'Ars Paca a mis en place un plan d'action. Par exemple, lorsque qu’un cas de dengue ou de chikungunya est suspecté ou avéré, les autorités réalisent une enquête et éventuellement une démoustication en cas de présence de moustique, pour empêcher la circulation du virus. Eliminer le moustique tigre, c'est supprimer le vecteur de ces maladies.
Par ailleurs, lorsqu'un patient présente les symptômes de la dengue ou du chikungunya, l'ARS informe l'entente interdépartementale de démoustication (EID) Méditerranée, qui réalise une enquête entomologique. Dans ce cas, deux types d'actions peuvent être menées.
- Si le moustique tigre est bien présent autour du domicile du patient, alors l'EID, en lien avec les collectivités concernées, avec l'autorisation de pénétrer dans des propriétés privées, intervient avec les propriétaires pour traiter les lieux de ponte et détruire les moustiques adultes.
- En parallèle, l'ARS, en lien avec le médecin traitant du patient, suit sont état de santé au quotidien et veille à son isolement (vis à vis des moustiques) le temps de la période de transmission potentielle de la maladie.
Ecoutez le Dr Francis Charlet : « On veut détecter les cas suffisamment tôt avant que les moustiques ne repiquent. Le but, c'est d'éviter que ces insectes ne recontaminent d'autres personnes...»
(1) Signalement moustiques : site d’information et de signalement dédié au moustique tigre. Il sollicite aussi la participation du grand public, qui peut signaler la présence ponctuelle de moustiques tigres, photographies à l’appui.
(2) Vigilance moustiques : site d’information sur la présence du moustique tigre en France. Il est alimenté en temps réel par des organismes officiels, comme le CNEV, des médecins et des pharmacies sentinelles.
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