En France, 12 millions de Français souffriraient d’une maladie mentale. L’étude européenne, qui révélait ce chiffre, avait jeté un pavé dans la mare car les estimations étaient bien inférieurs. 15% de ces patients souffrent d’une pathologie psychiatrique sévère. Ces maladies sont extrêmement handicapantes et à risques. Une étude, publiée dans le journal World Psychiatry, révèle que ces personnes auraient une espérance de vie moins importante celle de la population générale.
Même conséquence que le tabac
Une équipe de chercheurs du département de Psychiatrie de l’Université d’Oxford a voulu en savoir plus. Pour obtenir des résultats probants, l’analyse de 20 études portant sur le sujet a été nécessaire. Elles incluent 1,7 millions de personnes souffrant de différents types de maladies mentales et 250 000 décès.
Afin d’avoir un point de comparaison, l’équipe du Dr Seena Fazel a établi qu’une personne, fumant au moins 20 cigarettes par jour, verrait son espérance réduite de 8 à 10 ans. Chez les personnes souffrant de pathologies mentales, les chiffres sont encore plus inquiétants. Pour un patient bipolaire, l’espérance de vie se réduit de 9 à 20 années. Un schizophrène voit la sienne se réduire de 10 à 20 ans. En ce qui concerne les toxicomanes et les alcooliques, l’espérance de vie peut ête abaissée de 9 à 24 ans !
Comme le confie le Dr. Fazel, « les Britanniques souffrant de maladies mentales ont la même espérance de vie que la population de la Corée du Nord et du Bangladesh ou que des Britanniques dans les années 30. » Les chercheurs ont aussi mis ene évidence un taux de mortalité précoce nettement supérieur à celui de la population générale.
Des comportements à risque
Ces écarts s’expliquent par plusieurs facteurs : «Les comportements très risqués sont commun chez les patients psychiatriques, spécialement la consommation de drogues et d’alcool, et ils ont plus de risques de suicider. »
Mais ce n'est pas tout. Pour le Dr Fazel, les problèmes d'ordre physique ne sont pas aussi bien suivis et traités que les problèmes psychiatriques chez ces patients. Ils aggravent le pronostic d’une large palette de maladies, comme les maladies cardio-vasculaires, le diabète et le cancer. »
Besoin d’un meilleur suivi
Un meilleur suivi serait une étape cruciale. Comme le confie le Dr John Williams, chef de l’établissement ayant financé l’étude, : ces maldes « font partie des personnes les plus vulnérables de la société. Cette étude, poursuit-il, montre à quel point l’accès à un bon service de santé et à des conseils sont cruciaux, ce qui n’est pas toujours le cas. »
L’équipe du Dr Fazel recommande que les gouvernements consentent à des aménagements spécifiques pour cette frange de la population comme « un accès complet à de bons services de santé, un emploi approprié et des activités en journée ». Selon lui, de grandes campagnes de sensibilisation devraient être lancées pour aider ces personnes à vivre plus longtemps.