Etape délicate après une ablation du sein à la suite d’un cancer, la reconstruction mammaire. Jusqu’à présent, les chirurgiens utilisaient des prothèses synthétiques en silicone. Mais une autre voie semble se dessiner, comme l’explique le site du quotidien Corse-matin : la greffe autologue.
« La technique est relativement simple : prélever par lipoaspiration sur la patiente elle-même, de la graisse, la traiter pour la purifier et la réinjecter dans les seins ». Cette masse graisseuse est prélevée sur les flancs, les cuisses ou dans la région abdominale.
Interdite au nom du principe de précaution dans le cadre d’une chirurgie esthétique, ce type de greffe est proposé pour le cancer du sein. « Elle est surtout destinée à parfaire les résultats d'une reconstruction préalable, corriger un décolleté par exemple ou certains défauts pour lesquels nous n'avions au préalable aucune solution simple à apporter à nos patientes », précise au quotidien le Dr Marie-Christine Missana de l'unité de chirurgie plastique reconstructrice esthétique du centre hospitalier Princesse-Grace.
Si elle est pratique, cette technique fait-elle courir un risque de nouveau cancer du sein à la patiente ? C’est ce qu’ont voulu savoir le Dr Lise Barreau et le Pr Michel Germain. Leur étude, présentée à l’Académie de médecine, a porté sur 110 patientes opérées et suivies par deux chirurgiens. 92% d'entre elles n’ont pas connu de nouvel épisode carcinologique 3 ans après l’injection de graisse.
Des études cliniques réalisées dans plusieurs centres et avec un plus grand nombre de patientes devront valider ces résultats. Mais ces premiers résultats de greffe autologue s’avèrent tout à fait prometteurs.