Chez n’importe qui, un accident de la route laisse des traces. Souvent les plaies sont physiques mais parfois elles peuvent être psychologiques. Il est fréquent que des personnes, ayant subi un grave accident de la route, aient du mal à s’en remettre correctement. Est-ce la même chose pour les enfants ? Une chercheuse suédoise s’est intéressée aux conséquences des blessures liées à un accident de la route chez l’enfant. C’est le sujet de la thèse qu’elle a présentée à la Sahlagrenska Academy en Suède.
Un stress qui perdure un an après l'accident
C’est à l’aide de deux études qu’Eva Olofsson a pu démontrer qu’un grand nombre d’enfants pouvaient souffrir de stress post-traumatique à la suite d’un accident de la route. Le stress post-traumatique est un trouble anxieux sévère se manifestant à la suite d’un événement traumatisant.
Pour se faire, la chercheuse est allée interroger, à deux reprises, 292 enfants victimes d’un accident de la route : la première fois, un mois après l’accident et la seconde fois, un an après. Lors de la première entrevue, 30% des enfants interrogés ont dit avoir très peur et être stressés lorsqu’ils voyaient une voiture ou autre chose qui leur rappelaient l’accident. Grâce à ces réponses, elle a pu déterminer que ces 30% souffraient de stress post-traumatique.
Un an plus tard, la chercheuse leur a fourni un nouveau questionnaire pour connaître leur état. Après analyse des réponses, Eva Olofsson a découvert que 22% des enfants interrogés souffraient encore de stress post-traumatique. Pour la chercheuse, ce chiffre démontre que les séquelles psychologiques sont plus marquantes que les séquelles physiques pour un enfant.
La peur de perdre la vie
Les réponses des enfants interrogés lui ont donné une meilleure vision de ce qui pouvait causer ce stress post-traumatique. « Les enfants ressentent beaucoup de stress et de peur en lien avec l’accident, et ont encore l’impression que leur vie est en danger », raconte Eva Olofsson. Ils souffrent encore de ce traumatisme car ils ont l'impression qu'ils ne sont pas en sécurité et que la mort les guette à chaque coin de rue. Ce qu’elle remarque aussi, c’est que la sévérité des blessures physiques n’influence pas le risque de connaître du stress post-traumatique.
Le fait que la plupart des collisions ait lieu avec une voiture peut aussi expliquer pourquoi les enfants souffrent de stress post-traumatique. « Être blessé par une voiture alors qu’on est un piéton sans défense est souvent ressenti comme une expérience bien plus stressante, effrayante et menaçante qu’une simple accident de vélo », affirme l’auteur de cette thèse.