A en juger par la place que lui accordent aujourd’hui vos quotidiens, l’ouvrage risque de faire grand bruit. Dans « le Livre noir des médecins stars (1) », Odile Plichon, journaliste au Parisien, décrit les rapports malsains entre le monde des grands mandarins ultramédiatisés et celui de l’argent, avec un mélange de jeux d’influence et d’opacités. Il y a d’abord le cumul des salaires, une pratique unique dans la fonction publique. Ils sont chefs de service dans des grands hôpitaux et assurent en même temps une fonction de député ou de maire. Les journalistes du Monde publient les revenus de certains mandarins cumulars qui oscillent entre 10 000 et 16000 euros par mois.
Eric Favereau, dans Libération, revient lui sur ces 4500 médecins hospitaliers qui ont le droit de pratiquer des honoraires libres sur une partie de leur activité. « Certains, écrit le journaliste, transforment leur service en machine à faire du cash au seul bénéfice de leur portefeuille. D’autres multiplient les contrats de conseil avec l’industrie pharmaceutique.
Pratiques douteuses qui ne concernent qu’une poignée de médecins mais qui rejaillissent sur l’ensemble de l’institution. « On ne peut qu’être surpris, note Libération, de voir combien la communauté médicale hospitalière laisse faire ».
Dans son livre, Odile Plichon avance des éléments de réponse en décrivant le pouvoir des ces quelques mandarins. L’hiver dernier, raconte l’auteur, Xavier Bertrand a négocié un accord qui prévoit pour les praticiens hospitaliers enseignants (PU-PH) jusqu’à 30% de revalorisation de leur pension en fin de carrière.
Mais cette tolérance serait-elle en train de se fissurer. Il y a une quinzaine de jours, rappelle Libération, 200 médecins hospitaliers de renom ont signé une pétition pour réclamer la fin du secteur privé à l’hôpital.
(1) Editions Stock