Les jeunes de moins de 18 ans ne pourront plus se rendre dans des cabines de bronzage, ni utiliser de lampes à bronzer aux Etats-Unis.
C'est ce qu'a décidé la Food and Drug Administration (FDA), en interdisant l'usage de lampes à bronzer à cette catégorie de personnes. Elle a également rendu obligatoire la mention de certains risques et contre-indications sur les lampes.Par ailleurs, ces dispositifs sont désormais classés comme "à risque modéré" alors qu'ils étaient jusqu'à maintenant dans la catégorie "faible risque".
« La FDA a franchi un grand pas aujourd'hui en donnant son avis concernant les risques liés à l'utilisation des lampes à UV. Des expositions répétées aux lampes UV présentent un risque de cancer de la peau pour toutes les personnes, mais les plus à risque sont les jeunes de moins de 18 ans ayant des antécédents familiaux de cancer de la peau », a précisé Jeffrey Shuren, directeur du centre de contrôle des dispositifs médicaux (Center for Devices and Radiological Health) de la FDA.
450 000 cancers de la peau
Les lampes à bronzer séduisent une personne sur trois dans le monde, et près d'une sur deux en Europe.
Cette pratique n'est pourtant pas sans risques, les lampes UV étant à l'origine de plus de 450 000 cancers de la peau par an, selon une vaste étude publiée dans la revue Jama Dermatology, qui avait révélé que les cabines de bronzage pourraient faire plus de victimes de cancer que le tabagisme. Ce travail rassemblait les données de plus de 400 000 personnes en Europe, aux Etats Unis et en Australie, et pointait particulièrement du doigt les dangers pour les populations jeunes.
L'Académie de médecine avait quant à elle annoncé il y a un an son souhait d'interdire la publicité pour les cabines de bronzage. Dans un communiqué au nom évocateur « Cabines de bronzage: les sportifs en otage ? », l’Académie tapait du poing contre une enseigne (Point Soleil), qui avait utilisé l’image des sportifs connus pour faire sa promotion.
Cette alarme de l'Académie de médecine est dans le prolongement de nombreuses études et alertes de la part des agences sanitaires sur les dangers des UV artificiels. En 2009, le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) les a classés comme « cancérogènes certains pour l’homme », après avoir évalué que le risque de développer un mélanome cutané est augmenté de 75 % pour les individus ayant eu recours au moins une fois aux cabines de bronzage avant l’âge de 35 ans.
Les idées fausses sur le bronzage en boîte
La prévention devrait être plus importante en France car la pratique du bronzage est en très forte augmentation, que ce soit par UV artificiels ou naturels. Dans un avis, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) soulignait que le nombre de centres de bronzage avait doublé entre 2002 et 2009. Le plus alarmant concerne les idées fausses qui continuent de circuler sur les dangers des UV artificiels, un quart des personnes interrogées pense encore que l’exposition aux UV artificiels prépare la peau au soleil et permet d’éviter les coups de soleil.
L'accès aux aux cabines de bronzage est interdit pour les mineurs en France depuis un décret de 1997, mais les centres de bronzage ne sont pas très strictes à ce sujet.