Scanners, rayons X... Encore trop de rayons dans l’imagerie médicale. L’autorité de sûreté nucléaire (ASN) a remis ce 4 juin son Rapport sur l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France en 2013. Il met en lumière plusieurs faiblesses dans le domaine médical, notamment un recours excessif aux rayonnements ionisants pour le diagnostic.
Moins et mieux exposer
« Depuis plus d’un siècle, la médecine fait appel, tant pour le diagnostic que pour la thérapie, à des rayonnements ionisants », reconnaît l’ASN dans son rapport. « Si leur intérêt et leur utilité sont été établis au plan médical de longue date, ces techniques contribuent cependant de façon significative à l’exposition de la population aux rayonnements ionisants. » En effet, l’exposition médicale à ces rayonnements représente la 2e source d’exposition des Français, et la 1e d’origine artificielle. La maîtriser est logiquement un « objectif prioritaire » aux yeux de l’ASN.
La protection du personnel médical et des patients est encadrée légalement. Mais les seconds sont exposés à un plus grand risque pour une raison simple : les doses de rayonnements varient selon le type de traitement ou de diagnostic. Ce paramètre doit être pris en compte, martèle l’ASN, qui suggère deux axes de développement. D’une part, le personnel ne doit faire appel aux rayonnements ionisants qu’en cas d’absolue nécessité, d’autre part, les doses reçues doivent être réduites au maximum. C’est d’ailleurs dans ce domaine que les plus graves défaillances sont relevées. Chacun garde en tête les affaires des irradiés d’Épinal et de Toulouse.
Pas assez de physiciens médicaux
« Les progrès dans ce domaine passent notamment par une meilleure connaissance des doses délivrées, la réalisation de contrôles de qualité des équipements d’imagerie, et le renforcement des effectifs de physiciens médicaux », conseille l’ASN. On l’observe très bien à travers l’exemple de la radiothérapie, particulièrement surveillée depuis les surexpositions accidentelles d’Épinal et de Toulouse. Les machines sont particulièrement difficiles à maîtriser et demandent la présence de physiciens médicaux.
Mais sur ce point, « la situation n’est toujours pas satisfaisante par rapport à celle des autres pays européens. » Et si un accident est toujours possible, l’absence de physiciens médicaux accroît fortement le risque, déplore l’ASN. Pour réduire les dangers, l’autorité propose deux solutions simples : renforcer le recours aux bonnes pratiques – qui optimise l’usage des rayonnements ionisants – et instaurer un recours systématique à l’IRM (imagerie par résonnance magnétique) en première intention plutôt qu’au scanner.