Les urgences sont « la quintessence du service public hospitalier », mais peuvent encore être améliorées. Tout en saluant les urgentistes au 8e Congrès Urgences, la ministre des Affaires sociales et de la Santé Marisol Touraine a annoncé plusieurs pistes pour optimiser l’accès aux urgences sur tout le territoire.
2 millions de Français à plus de 30mn d'un service d'urgence
Chaque année, 20 millions de Français se rendent aux urgences… mais pas toujours dans les meilleures conditions. Dans son discours au Congrès Urgences, Marisol Touraine a déploré que deux millions de Français vivent à plus d’une demi-heure d’un service d’urgences. La situation devra être résolue d’ici 2017, afin que chacun puisse être pris en charge dans des conditions optimales, « où que l’on se trouve sur le territoire. » Pour cela la ministre prône le « sur-mesure » : formations à l’intervention dans les zones de montagne – avec 650 volontaires espérés fin 2014 -, un élargissement du nombre d’équipe SMUR, mais aussi le développement des hélicoptères dédiés aux urgences. Pas moins de 43 commandes ont été passées dans ce sens en 2014. Le dialogue entre les différents professionnels de santé, du médecin généraliste aux établissements hospitaliers pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) en passant par les maisons médicales de garde, devra aussi se développer, a souligné Marisol Touraine.
Des pistes déjà annoncées
Optimiser les urgences, c’est aussi « anticiper les situations de tension », à savoir les pics hivernaux et épidémiques. Cela signifie, bien sûr, améliorer la prise en charge téléphonique, prévoir les pics d’affluence, mais surtout réduire le temps d’attente au sein du service. La ministre suggère la généralisation des « fast tracks », des filières de soins rapides dédiées aux patients qui n’ont pas besoin d’être hospitalisés.
Marisol Touraine n’a pas oublié le sempiternel « défi de l’aval », dont se plaignent la majorité des services d’urgences. « L’amélioration de la prise en charge doit être portée par tout l’hôpital et pas seulement par les services d’urgences », a-t-elle souligné. En revanche, elle n’ est arrivée au Congrès Urgences avec aucune nouvelle solution. Le déblocage de 15 millions d’euros pour les services en situation difficile, la création du métier de gestionnaire des lits, comme la plupart de ses annonces, avaient déjà été présentées fin 2013.