Le dromadaire est à nouveau au coeur de la tourmente ! Une analyse génétique effectuée par des chercheurs saoudiens a en effet établi pour la première fois qu'une infection de l'homme par le nouveau coronavirus (MERS-CoV) avait été transmise directement suite à des contacts avec un dromadaire en Arabie Saoudite. Des travaux inédits publiés dans la revue médicale américaine New England Journal of Medicine (NEJM).
Les sécrétions nasales de l'animal à l'origine de l'infection
« Les données suggèrent qu'un dromadaire a été la source d'une infection par le MERS-CoV d'un malade qui a été en contact avec des sécrétions nasales de cet animal », écrivent ces scientifiques dans un communiqué. La présence de séquences génétiques identiques dans les coronavirus isolés chez ce malade - un Saoudien de 44 ans décédé en novembre 2013 de son infection - et un dromadaire de son ranch « laisse penser à une transmission directe entre cet animal et cet individu sans autre source intermédiaire », précisent-ils. Ces chercheurs saoudiens ont également établi que ce dromadaire et les huit autres que possédaient ce Saoudien, avaient été infectés par le MERS avant qu'ils ne soient en contact avec le patient.
Les camélidés, également vecteurs intermédiaires de l'infection ?
Par ailleurs, l'étude suggère que ces dromadaires étaient des vecteurs intermédiaires de l'infection, puisqu'ils ont éliminé le virus de leur organisme après avoir eu des symptômes comme des sécrétions nasales. Mais les chercheurs précisent que le réservoir animal où se perpétue le MERS-CoV n'a pas été encore identifié, citant les chauve-souris comme source possible. Les coronavirus sont très répandus chez les animaux et peuvent infecter outre les chauves-souris, des rongeurs et des oiseaux sauvages, rajoutent-ils.
Pour rappel, les autorités saoudiennes viennent de réviser à la hausse le nombre de décès imputables au coronavirus MERS. Le bilan fait désormais état de 282 morts. Malgré le contexte, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a annoncé à la mi-mai qu'elle ne déclarait pas d'état « d'urgence de santé publique de portée globale », en l'absence de preuves d'une transmission du virus de personne à personne. Elle a toutefois ajouté que la gravité de la situation avait « augmenté en terme d'impact sur la santé publique. » Le MERS-CoV est un cousin, plus mortel mais moins contagieux, du virus responsable du Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), qui avait fait près de 800 morts dans le monde en 2003.