Alors que l’affaire divise largement les médecins et la population française, s’ouvrira mercredi le procès de Nicolas Bonnemaison. L’ancien urgentiste de Bayonne comparaîtra du 11 au 27 juin devant la Cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques à Pau pour « l'empoisonnement » de sept patients en fin de vie.
L’ancien médecin - il a été radié par le Conseil national de l’ordre des médecins le 15 avril - est accusé d’avoir abrégé la vie de cinq hommes et deux femmes entre mars 2010 et juillet 2011, dans une unité du service des urgences de l'Hôpital de Bayonne. Dénoncé par des infirmières et une aide-soignante en août 2011, Nicolas Bonnemaison a toujours assumé ses actes et assuré avoir agit seul, estimant qu'il devait « mettre fin à des souffrances extrêmes », et réfutant l’idée qu’il puisse être « un militant de l'euthanasie ».
Si aucune des familles de victimes n’a porté plainte, l’une d’entre elles s’est portée partie civile.
« Nicolas Bonnemaison est prêt à se défendre devant un jury populaire », a déclaré l'un de ses avocats, Me Benoît Ducos-Ader, avant d’ajouter : « On ira s'expliquer devant la cour d'assises. On fera citer toutes personnes qui peuvent témoigner sur ces questions d'euthanasie. On examinera de près les questions qui vont bien au-delà de la problématique liée à cette affaire. »
Le député UMP Jean Leonetti, à l'origine de la loi de 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie, et l'ancien ministre de la Santé Bernard Kouchner, favorable à une légalisation du suicide assisté, sont attendus parmi quelque 70 témoins appelés à ce procès.
Plus de 250 praticiens ont dénoncé dans une lettre ouvertre à François Hollande la radiation de l'urgentiste. Une pétition en faveur de Nicolas Bonnemaison a par ailleurs recueilli 60 000 signatures.
Nicolas Bonnemaison encourt la réclusion criminelle à perpétuité.