En mars 2014, l’ex-rugbyman écossais Rory Lamont dénonçait le nombre important de commotions cérébrales sur les terrains de rugby. Un cri de colère entendu ? Peut-être. En tout cas, un nouvel accessoire pour les sports de contact pourrait permettre aux athlètes de savoir quand il est temps de rester sur le banc de touche, s'ils veulent ne pas amoindrir leurs capacités cérébrales, suite à un traumatisme crânien léger.
Un système de LED à l'avant du protège-dents
En effet, en plus de protéger les dents, le protège-dents "FITGuard" permet aussi d'évaluer les risques encourus par un sportif lorsqu'il reçoit un coup. Comment ? Le système est très simple. Un système de LED s'illumine en bleu en cas d'impact peu risqué, mais passe au rouge si le coup reçu est plus important. Dans ce cas, cela indique que le sportif a 50 % de risques de souffrir d'une commotion cérébrale.
Et pour ne pas passer à côté d'un choc dangereux, les LED sont très visibles, sur l'avant du protège-dents, afin que les entraîneurs et les autres joueurs puissent rapidement être prévenus du moindre risque d'accident. De plus, après l'impact, les données en lien avec le choc reçu sont analysées par une application, puis envoyées vers un téléphone intelligent et un centre de données.
« The FITGuard permettra aux parents, entraîneurs et fédérations de suivre le protocole habituel en cas de commotion tout en ayant des données quantitatives pour étayer leurs conclusions», affirme dans une vidéo postée sur YouTube Anthony Gonzales, le codéveloppeur de ce produit. « Nous voulons leur fournir des outils permettant de prendre des décisions avisées sur la sécurité des athlètes, et réduire les effets traumatiques des blessures cérébrales. »
Deux commotions cérébrales par journée de Top 14
Bien sûr, FITGuard n'est en rien la solution miracle. Il faudra attendre encore un peu puisque l'appareil est actuellement en phase de test. Le développement de ce produit montre cependant que la prévention des commotions cérébrales est une préocuppation majeure de santé publique. Pour preuve, la Ligue de football américaine a donné 30 millions de dollars aux Instituts nationaux de la santé afin que des recherches soient menées dans ce domaine. Et cette semaine, le président des Etats-Unis, en personne, devait ouvrir un sommet sur la prévention des commotions cérébrales dans le sport.
Pour rappel, les autorités américaines estiment que 10 % des sportifs, soit environ 3,8 millions d'Américains souffrent de commotion une fois par an. De plus, 47 % des athlètes ne rapportent pas leurs blessures.
Et même en France, le constat est inquiétant. Car ces événements ne sont pas rares dans le championnat de rugby français professionnel. La Fédération française de rugby (FFR) en a dénombré deux par journée de championnat du Top 14 en 2013. Et il n’y a K.O. que dans 15 % des cas… ce qui rend d’autant plus important d’accorder du temps au diagnostic, précisaient récemment certains experts dans pourquoidocteur.