C’est un véritable coup de gueule des pompiers. Ils ne veulent pas être ravalés au rang de sous-traitants, mais être acteur des discussions en cours. Or le gouvernement multiplie les annonces, sans les avoir concertés. Du coup, la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF) gèle toute relation et collaboration, en dehors des actions opérationnelles, avec les Samu et les Agences régionales de santé (ARS).
Le président de la République avait promis, lors du congrès de la Fédération en octobre dernier, un accès aux urgences en moins de 30 minutes. Mais depuis aucune concertation n’a eu lieu avec les pompiers, pourtant au cœur des secours. Et le discours de Marisol Touraine au congrès des urgences a mis le feu aux poudres : elle n’a pas évoqué une seule fois les services d’incendie et de secours. « Nous ne voulons pas être au service de ceux qui nous appellent quand c’est nécessaire, et rester ignorés le reste du temps », insiste Frédéric Faure, président de la FNSP. Selon lui, les contacts sont quasi inexistants avec les ARS, et dans les départements, les difficultés financières et d'organisation avec les Samu et les centres hospitaliers de supports sont nombreuses.
4500 médecins sapeurs-pompiers volontaires
La ministre de la Santé a annoncé qu’elle voulait réduire le délai d’attente aux urgences. Et des décisions jugées unilatérales par la FNSPF ont été prises, comme par exemple le développement des hélicoptères relevant des services de santé, au détriment des hélicoptères polyvalents de la sécurité civile. Or ces derniers assurent des missions multiples, qui vont des transports inter-hospitaliers à l’hélitreuillage en mer et le sauvetage en montagne. Et selon les syndicats de pompiers, les hélicoptères sanitaires ne pourront pas remplir les mêmes missions.
Il est également prévu un déploiement des médecins correspondants du Samu en concurrence avec les 4 500 médecins sapeurs-pompiers volontaires, ou encore la mise en place d’un système national d’information des Samu censé rassembler l’ensemble des acteurs des soins urgents… à l’exception des pompiers.
De son côté, l’AP-HP (Assistance publique des hôpitaux de Paris) veut diviser par 2 le temps d’attente moyen aux urgences, proche de 4 heures pour les adultes. 40 mesures devraient être mises en œuvre dans les prochains mois pour atteindre cet objectif, fixé à 2019.