« C’est l’printemps, bonjour boujour les hirondelles » et adieu le blues de l’hiver… Mais au fait pourquoi l'hiver qui se prolonge nous laisse tous KO ? Tous, c’est d’ailleurs peut-être un peu excessif. Il faut, je crois, faire la distinction entre deux grandes causes.
La première englobe les conséquences de toutes les infections dues à des microbes et dont un bon nombre d’entre nous souffre l’hiver. On disait autrefois que les traitements antibiotiques fatiguaient. C’était une idée fausse. Vous savez qu’on en consomme moins et pourtant, la fatigue demeure : c’est bien évidemment l’infection qui fatigue, et beaucoup plus qu’on ne le suppose ! Donc, il faut prendre son mal en patience.
La deuxième grande cause, en fait, pour les autres, ceux qui n’ont pas été malades, ce sentiment de manque de rendement et de manque d’énergie semble en grande partie tout simplement lié au manque de lumière. Cette baisse de luminosité se chiffre d’ailleurs très bien. Une belle journée d’été, la luminosité est de 50 000 lux – c’est une unité de mesure – contre 500 au pire de l’hiver. Il y a un lien établi entre l’humeur et la lumière, connu depuis longtemps. On sait qu’en effet, en dessous de 2 000 lux, certains d’entre nous se sentent mal, ce qui explique ces dépressions que l’on appelle « saisonnières ».
On peut se demander si ce n’est pas excessif de parler de dépression devant des signes aussi simples qu’une humeur un peu instable ou un manque d’entrain. En fait, tout est fonction du degré de souffrance. Si vous êtes irascible avec vos collègues de travail, moins efficace, que vous vous jetez sur les sucreries ou que vous passez trop de temps à dormir, c’est qu’effectivement, la lumière vous manque. Si chacun de ces symptômes finit par vous gâcher la vie, là, on peut effectivement évoquer la dépression. On estime que 10 % des Français souffrent plus que les autres de l’assombrissement, les femmes d’ailleurs un peu plus que les hommes.
Alors, que faut-il faire ? Les plus riches peuvent s’offrir le ski ou un voyage au soleil, mais les autres ? Il y a bien un traitement : la luminothérapie. Il consiste à se placer sous une lampe qui diffuse 10 000 lux de lumière pendant 30 minutes par jour. On trouve certaines de ces lampes dans le commerce, mais il vaut mieux en parler à son médecin, car il peut y avoir des contre-indications au niveau des yeux.
Toutefois, même si cela marche plutôt bien, le manque de lumière n’est pas la seule explication. Un autre phénomène est incontestablement, surtout chez les gens un peu âgés, l’inactivité, que suscitent le froid et les mauvaises conditions météo. On a tendance à moins sortir. D’ailleurs, cela se rapproche du manque de lumière, car il est incontestable qu’une promenade aux heures bien claires de la journée a un double effet bénéfique incontestable.
On peut ajouter que l’hiver, on a besoin de plus de calories, et que l’alimentation doit jouer un rôle. Mais vous voulez que je vous dise ce que j’en pense vraiment ? Et bien, face à tous les problèmes de santé dont je vous abreuve toute l’année, ces symptômes n’ont pas le même caractère de gravité. Alors, un peu de patience et surtout – c’est le printemps – reprenez l’activité physique, qui reste le meilleur conseil toutes catégories, loin devant les autres.